Néonicotinoïdes, le conseil de surveillance du 20 janvier reporté en urgence
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Dérogation, ou pas dérogation ? L’autorisation d’utiliser ou non des néonicotinoïdes en France, pour 2023, devait être actée ce 20 janvier. Le conseil de surveillance censé prendre cette décision a été reporté au 26 janvier, suite à l’arrêt de la Cours de justice de l’UE estimant ces dérogations illégales.
L’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), jugeant illégales les dérogations à l’interdiction des néonicotinoïdes pour le traitement des semences, a rapidement provoqué des remous. Dans la foulée de sa publication, le conseil de surveillance prévu ce 20 janvier afin d’acter, ou non, la reconduction de ces dérogations (imidaclopride et thiaméthoxam) pour les betteraviers français en 2023, a été reporté au 26 janvier.
Quelques jours pour « expertiser » l’arrêt de la CJUE
Dans un communiqué, le Gouvernement indique « prendre acte de ce report », décidé par le président du conseil de surveillance, le député Grégory Besson-Moreau (LREM, Aube). Le communiqué indique que ce délai permettra « d'expertiser les conséquences juridiques de la décision de la CJUE en droit français et les conséquences pour la campagne de production qui s’ouvre ». Pour un grand nombre d’acteurs politiques et d’ONG environnementales, la cause est déjà entendue : l’arrêt de la CJUE signe la fin des dérogations pour les néonicotinoïdes en France, avec un an d’avance. L’année 2023 était en effet la dernière pour laquelle la loi autorisait de telles dérogations.
La CGB alarmée, à quelques semaines des semis 2023
Le plan national de recherche et d’innovation (PNRI) spécifiquement mis en place pour apporter des solutions alternatives aux néonicotinoïdes à la filière betterave, vise à aboutir à l’horizon 2024. Quid, alors, de la campagne 2023 ? Les acteurs de la filière expriment leur désarroi à travers un communiqué signé de la Confédération générale des planteurs de betterave (CGB) : « La brutalité d’une telle décision, appliquée en l’état, risque d’entraîner des conséquences désastreuses et irréversibles […]. À seulement quelques semaines des semis de betteraves, on ne peut pas envisager de rester dans l’impasse face aux virus dévastateurs de la jaunisse. »