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Plan pollinisateurs, les organisations apicoles dénoncent une tribune de la FNSEA et d’Interapi

Le | Politique

Dans une lettre ouverte diffusée le 20 avril, sept organisations membres de l’interprofession apicole dénoncent le contenu d’une tribune publiée quelques jours plus tôt par les présidents de la FNSEA et d’Interapi, au sujet du plan pollinisateurs, pour laquelle ils n’auraient pas été consultés.

Plan pollinisateurs, les organisations apicoles dénoncent une tribune de la FNSEA et d’Interapi
Plan pollinisateurs, les organisations apicoles dénoncent une tribune de la FNSEA et d’Interapi

Annoncé pour fin 2020, puis finalement repoussé compte tenu des divergences de points de vue entre les parties prenantes, le plan pollinisateurs devrait être finalisé d’ici à la fin du mois de mai. Dans l’attente de cette présentation, l’ambiance sur le sujet au sein du secteur agricole demeure tendue. En témoigne la lettre ouverte diffusée le 20 avril par sept organisations*, dont l'Unaf, le Syndicat national d’apiculture et la Confédération paysanne. Ces dernières y dénoncent le contenu d’une tribune publiée le 15 avril sur le site du journal Le Monde, intitulée « Cultures mellifères et pollinisateurs : écoutons la sagesse du terrain », co-signée par Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, et Eric Lelong, président de l’interprofession apicole Interapi, qui aurait été « rédigée à leur insu et sans aucune concertation ».

Dans cette tribune, les deux auteurs défendent leur vision du futur plan pollinisateur. Selon eux, celui-ci devrait « avant tout consolider la collaboration entre agriculteurs et apiculteurs, plutôt que [se] focaliser sur l’interdiction de certains produits de traitement », qui resteraient autorisés dans d’autres pays européens. « Miser uniquement sur un renforcement du volet réglementaire reviendrait à entraver une dynamique pourtant déjà engagée dans nombre de territoires », poursuivent Christiane Lambert et Eric Lelong.

Suivre les recommandations de l’Anses

Dans leur lettre ouverte, les organisations membres de l’interprofession apicole assurent que la consolidation du dialogue, du « partenariat gagnant-gagnant » entre agriculteurs et apiculteurs, « ne saurait suffire à sauver les insectes pollinisateurs ». Ils rappellent par ailleurs que la population d’insectes volants a baissé de près de 80 % en trente ans en Europe. « Ce chiffre alarmant ne laisse plus de place au doute quant à l’urgence de changer de pratiques  », indiquent les signataires, qui rappellent leur souhait de voir être mis en place un plan pollinisateurs ambitieux. Ce dernier doit notamment inclure une révision de l’arrêté abeilles datant de 1975. Pour cela les organisations apicoles appellent le Gouvernement à s’appuyer sur l’avis de l’Anses, publié en février 2019. L’Agence y préconise d’élargir à toutes les catégories de pesticides l’interdiction de traitement sur cultures en fleurs, et de limiter l’autorisation des traitements phytosanitaires sur les cultures en fleurs à partir du coucher du soleil et dans les trois heures qui suivent.

 

*Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAP), Syndicat national d’apiculture (SNA), Syndicat des producteurs de miel français (SPMF), Terre d’abeilles, Union nationale de l’apiculture française (Unaf), Provence miel, Confédération paysanne