Pollinisateurs, la Commission européenne renforce le cadre d’action
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La Commission européenne a adopté, le 24 janvier 2023, une révision de l’initiative sur les pollinisateurs datant de 2018. Elle invite désormais le Parlement européen et le Conseil à approuver les nouvelles actions et à participer activement à leur mise en œuvre.
Nouvelle donne pour les pollinisateurs : la Commission européenne a révisé l’initiative de 2018. Ce nouveau pacte en faveur des pollinisateurs définit les mesures à prendre par l’UE et les États membres pour inverser le déclin des pollinisateurs d’ici à 2030.
Inverser le déclin des pollinisateurs d’ici à 2030
Cette révision fait entre autres suite à l’initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée Save bees and farmers (Sauvez les abeilles et les agriculteurs) et au rapport de la Cour des comptes européenne publié mi-2020, qui pointait les lacunes dans les politiques de l’UE face aux principales menaces pesant notamment sur les pollinisateurs sauvages. « Les scientifiques affirment qu’un tiers de toutes les abeilles, papillons et syrphes sont en fort déclin et que ce déclin est préoccupant, a insisté Virginijus Sinkevičius, commissaire en charge de l’environnement, lors d’une conférence de presse présentant l’initiative révisée, le 24 janvier 2023. La disparition des pollinisateurs signifierait la fin de nos écosystèmes. »
Trois priorités affichées
L’initiative révisée sur les pollinisateurs fixe des objectifs pour 2030 et des actions connexes réparties en trois priorités :
- améliorer les connaissances sur le déclin des pollinisateurs, ses causes et ses conséquences ;
- améliorer la conservation des pollinisateurs et lutter contre les causes de leur déclin ;
- mobiliser la société et promouvoir la planification stratégique et la coopération à tous les niveaux.
Cette révision renforce les actions à mettre en œuvre et les complète, en prenant notamment en compte les effets du changement climatique ou encore les espèces exotiques envahissantes et d’autres menaces, telles que les biocides ou la pollution lumineuse, sur les pollinisateurs. Selon la Commission, les nouvelles actions compléteront les futurs plans nationaux, au titre de la proposition législative sur la restauration de la nature notamment. Les États membres devront déterminer les mesures à prendre pour atteindre l’objectif juridiquement contraignant d’inverser le déclin des populations de pollinisateurs d’ici à 2030.
Coordonner les mesures dans toutes les politiques sectorielles
« La réussite dépendra de trois choses », a précisé Virginijus Sinkevičius. Pour le commissaire, le succès de ce nouveau cadre d’action exige la coordination des mesures prises dans toutes les politiques sectorielles et la mise en place d’un système plus robuste pour la surveillance des pollinisateurs, avec un renforcement de la recherche. Enfin, il faudra « mobiliser, engager tous les acteurs concernés par la mise en œuvre de cette nouvelle donne, pas seulement les décideurs politiques, mais aussi les scientifiques, les citoyens, les agriculteurs et les entreprises », a-t-il souligné.
Ce nouveau cadre d’action est désormais entre les mains du Parlement européen et du Conseil. La Commission les invite à l’approuver et à s’engager activement pour une mise en œuvre rapide, en étroite coopération avec l’ensemble des parties prenantes.