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Règlement SUR, Ursula von der Leyen propose de retirer le projet

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Dans un discours prononcé le 6 février 2024 aux eurodéputés, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé qu’elle va proposer l’abandon du règlement SUR, l’un des volets phares du Green Deal. En assurant toutefois qu’une nouvelle proposition pourrait être faite, à l’avenir, pour limiter l’usage des produits phytosanitaires.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé l’abandon du règlement SUR,  - © D.R.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé l’abandon du règlement SUR, - © D.R.

« La proposition SUR est devenue un symbole de polarisation. Elle a été rejetée par le Parlement européen. Il n’y a plus de progrès non plus au Conseil. Il faut donc agir. C’est pourquoi je proposerai au collège de retirer cette proposition ». C’est par ces mots qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a choisi d’entériner le règlement SUR lors d’un discours, ce 6 février 2024, à l’adresse des eurodéputés. Le projet, partie prenante du Green Deal, portait l’ambition d’une division par deux de la consommation des pesticides sur le Vieux Continent à l’horizon 2030.

Son avenir était déjà en sursis suite à son rejet par les des députés du Parlement européens en novembre 2023, et aux négociations délicates qui ont suivi entre les membres du Conseil de l’UE. Pour autant, Ursula von der Leyen l’assure : le sujet reste d’actualité. « Davantage de dialogue et une approche différente sont nécessaires, poursuit-elle. Sur cette base, la Commission pourrait faire une nouvelle proposition beaucoup plus aboutie, et avec la participation des parties prenantes ».

« Les problèmes se sont accumulés ces dernières années »

Évoquant le large mouvement de colère des agriculteurs à travers l’Europe, la présidente de la Commission a reconnu que « les problèmes se sont accumulés ces dernières années », citant pêle-mêle « les effets du changement climatique », « les répercussions de la guerre menée par la Russie », « l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et des engrais ». Elle a néanmoins souligné la nécessité pour l’agriculture de « s’orienter vers un modèle de production plus durable, afin que [les] exploitations restent rentables dans les années à venir ». Et pour cause : selon les chiffres apportés par Ursula von der Leyen, « 60 à 70 % des sols en Europe sont en mauvais état ».

Toutefois, la présidente ne perd pas de vue le nerf de la guerre : l’argument financier. « Les agriculteurs ont besoin de raisons économiques de prendre des mesures de protection de la nature - peut-être ne leur avons-nous pas exposé ces raisons de manière convaincante, concède-t-elle. Ces incitations peuvent être fournies par des subventions publiques, par exemple au moyen de labels de qualité, en coopération avec les distributeurs et les entreprises de transformation ».