Réunion au ministère de l’Agriculture pour un point d’étape sur le volet agricole du plan eau
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Les ministres en charge de l’agriculture et de la biodiversité, ainsi que les représentants des agences de l’eau et des comités de bassin, se sont réunis le 7 novembre, pour faire un point sur la déclinaison agricole du plan eau. L’occasion, pour les représentants des ministères, de se montrer rassurant sur l’augmentation de la redevance pour l’irrigation et d’apporter des précisions sur la mise en œuvre d’un fonds hydraulique.
Faire un tour d’horizon avec les acteurs de l’eau sur l’implémentation du Plan eau, avec un focus sur le volet agricole : c’était l’ambition d’une réunion de travail organisée le 7 novembre, en présence de Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, Sarah El Hairy, la secrétaire d’État en charge de la biodiversité, les directeurs des agences de l’eau et les présidents des comités de bassin. Les échanges, qualifiés de constructifs lors d’un temps d’échange avec la presse, ont notamment mis l’accent sur le « 0 % agricole », le secteur n’étant pas concerné par l’objectif de réduction de 10 % des prélèvements d’ici à 2030. « L’ambition est que les nouveaux besoins en irrigation de certains territoires soient compensés par une plus grande efficience de la consommation de l’eau à l’hectare dans d’autres ; nous ne sommes pas dans l’immobilisme », assure-t-on dans les rangs du cabinet de Marc Fesneau.
Le fonds hydraulique en cours de création
Parmi les actions à venir dans le cadre du plan eau figure la mise en place, dès 2024, d’un fonds hydraulique doté de 30 M€ par an. « Le sujet avance plutôt bien, assure-t-on du côté du cabinet du ministre de l’Agriculture. Nous sommes en train de créer le fonds de concours et de l’abonder. Viendra ensuite la question de son utilisation, en appui à la sobriété agricole. » Des échanges sont en cours avec Bruxelles, suite à la notification du dispositif auprès de la Commission européenne. L’objectif est que ce fonds soit opérationnel le plus rapidement possible, indique-t-on au cabinet de Marc Fesneau. L’amélioration du réseau de distribution, le développement de projets de substitution, la rénovation ou la modernisation d’ouvrages existants, la réutilisation des eaux usées traitées ou le partage de l’eau entre plusieurs activités ont été cités parmi les projets qui pourraient être soutenus par ce dispositif.
Réponses aux inquiétudes sur la redevance irrigation et les Maec
Sur une tonalité plus politique, les représentants des ministères se sont voulus rassurants face aux craintes exprimées par la profession, en octobre, au sujet de la hausse de la redevance pour l’irrigation. Cette réévaluation positive devrait représenter un montant de 10 M€. « C’est un objectif mais c’est aussi un plafond, la France ne compte que 58 000 irrigants, explique le cabinet de Marc Fesneau. Les agriculteurs doivent prendre leur part mais cet effort doit être équitablement réparti selon les territoires. Sinon, cela pourrait déboucher, par endroits, sur des hausses de l’ordre de 300 %, ce qui n’est pas supportable. »
Enfin, le sujet des Maec a également été abordé. Plusieurs actions ont en effet été menées ces dernières semaines pour dénoncer le manque de moyens accordés à ce dispositif. « Ce sujet est très territorialisé, notamment en Bretagne, est-il rappelé par le cabinet du ministre de l’Agriculture. Les Maec ne répondent pas à une logique de guichet, mais nous comprenons les inquiétudes soulevées. Nous allons voir ce qui peut être fait avec les Régions. »