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Varenne de l’eau, débloquer les projets de territoire

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Trois mois après le lancement officiel du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique, les travaux du troisième et dernier groupe ont débuté, le 1er septembre. Celui-ci aura notamment pour mission de construire une boîte à outils, afin de faciliter la mise en œuvre des PTGE. Si les copilotes insistent sur la dynamique de dialogue, des clivages sont à dépasser au sein des parties prenantes.

Varenne de l’eau, débloquer les projets de territoire
Varenne de l’eau, débloquer les projets de territoire

Après le début des travaux de l’axe 2 du Varenne agricole de l’eau, au sein duquel les chambres d’agriculture sont particulièrement mobilisées, c’est au tour de ceux de la thématique 3 d’être lancés, le 1er septembre. Celle-ci porte sur la construction d’une vision partagée des besoins et de l’accès aux ressources en eau pour l’agriculture sur le long terme. « Nous nous inscrivons dans la logique du suivi des Assises de l’eau, assure Jean Launay, président du Comité national de l’eau et copilote de l’axe 3. Notre objectif est de fixer des repères sur lesquels travailler par la suite. » Pour concrétiser cette ambition, trois groupes de travail ont été constitués :

  1. quels outils pour accélérer les projets territoriaux de gestion des ressources en eau ?
  2. quelle stratégie d’accès à l’eau pour l’agriculture par une meilleure mobilisation des ressources existantes ?
  3. quelle politique d’aménagements des territoires et des ressources pour répondre aux besoins en eau à l’horizon 2050 ?

Chacun de ces groupes « cœur » compte une trentaine de membres (agences de l’eau, acteurs de la recherche, associations de protection de l’environnement, entreprises, OPA, etc). Les deux premiers groupes de travail viendront nourrir le troisième, sur les politiques d’aménagements, tout comme les travaux de l’axe 2, qui sera donc lancé plus tard.

Construire des outils opérationnels sur les PTGE

Le groupe de travail 3 aura notamment la lourde tache de décoincer le sujet des PTGE, soient les projets de territoire pour la gestion de l’eau. Une première réunion du groupe de travail dédié est prévu le 20 septembre. Trois ou quatre autres réunions seront organisés par la suite, en fonction des besoins. « L’objectif est de formuler des propositions opérationnelles, d’aboutir à une boite à outils qui sera à disposition de tous les acteurs impliqués dans les PTGE, afin de faciliter leur aboutissement, indique Hugues Ayphassorho, membre du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), et copilote du groupe de travail. Il est possible que nous identifions des manques, nous formulerons alors des appels à la recherche, aux instituts techniques, pour réaliser des études spécifiques, des guides, etc. » Intervenant en introduction, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a justement cité, parmi les objectifs fixés pour le groupe de travail 3, la recensement des difficultés rencontrées dans le déploiement des PTGE.

Pas de papier à cigarette

Les attentes sont fortes sur le sujet. En témoignent les échanges parfois musclés dans le tchat de la visioconférence de présentation, à laquelle plus de 300 personnes ont assisté. « Nous ne pouvons pas être otages de la caricature de dialogue à laquelle nous assistons, fustige à cet égard Jean Launay. Il n’y aura pas de papier à cigarette entre nos deux ministères, nous engageons tout le monde à se mettre dans cette position de dialogue », poursuit-il, en indiquant que FNE, qui avait critiqué la philosophie du Varenne, avait été une nouvelle fois invité à participer aux échanges. Reste que, malgré le front affiché, ce dernier reste prudent dans ces propos. Si « stocker l’eau quand il y en a trop ne me paraît pas illégitime », il en appelle également à travailler à la réduction de la consommation d’eau en agriculture.

Le programme est vaste mais il faudra faire vite : les travaux doivent en effet être terminés avant la fin de l’année

 

*Les copilotés du groupe de travail 3 : Jean Launay, président du Comité national de l’eau ; Luc Servant, vice-président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) ; Hugues Ayphassorho, membre du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD)