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Varenne de l’eau, lancement de la consultation des filières

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Aboutir à des stratégies d’adaptation de l’agriculture combinant les volets territoires et filières. C’est la mission de l’axe 2 du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique, dont les travaux ont été officiellement lancés, le 9 juillet. Les porteurs de ce volet insistent sur la nécessité d’associer les acteurs de l’amont mais aussi de l’aval. L’ensemble de ces travaux doit déboucher sur des plans d’actions, attendus pour début 2022. 

Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta, et François Champeret du CGAEER (au centre), qui pilotent le - © D.R.
Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta, et François Champeret du CGAEER (au centre), qui pilotent le - © D.R.

Présenté le 28 mai, par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, le Varenne de l’eau est articulé autour de trois grandes thématiques. Les travaux du deuxième axe, consacré au renforcement de la résilience de l’agriculture*, porté par l'Acta et le CGAAER, ont été officiellement lancés le 9 juillet. « Ils devront déboucher sur des outils concrets, utilisables par les agriculteurs », rappelle en ouverture Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture. L’objectif final est d’aboutir à des stratégies d’adaptation au changement climatique, dans chaque région, à l’horizon 2050.

Les interprofessions mobilisées

Les travaux seront principalement divisés en deux volets. Le premier, qui concerne les filières, débute dès aujourd’hui. Il associera les sept conseils spécialisés de FranceAgriMer et les interprofessions. Chaque filière devra rendre avant le 30 septembre une note synthétique d’une dizaine de pages maximum, définissant une vision et une projection des filières en 2050, avec si possible une situation intermédiaire à 2035. L’éventualité d’une baisse significative de l’eau disponible devra être prise en compte. Les réponses à cinq questions sont particulièrement attendus par les porteurs de l’axe 2 :

  • quels impacts majeurs pour la filière sont anticipés de l’amont à l’aval ?
  • quels leviers à l’amont et à l’aval pourraient être mobilisés pour y faire face ?
  • quels besoins sont identifiés pour cette transition ?
  • quels risque et menaces, ou opportunités sont à signaler ?
  • quelles orientations sont envisagées pour la feuille de route de la filière ?

« Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi de mobiliser les interprofessions, car ces travaux doivent s’étendre de l’amont à l’aval, réagit Anne-Claire Vial, la présidente de l’Acta. J’entends que pour l’heure l’aval n’est pas très motivé, nous devons bien faire attention à embarquer tout le monde. »

La parole sera également donnée aux parties prenantes lors d’une consultation dédiée, du 20 juillet au 30 septembre. Un questionnaire sera mis en ligne, à destination de toutes les organisations souhaitant y répondre.

Définition de plans d’actions par régions

Le second volet portera sur la réalisation de diagnostics régionaux par les Chambres d’agriculture, en association avec les régions, les Draaf, Dreal et les Agences de l’eau. « Des diagnostics prévisionnels de l’impact du changement climatique, à différents horizons, ont déjà été réalisés dans notre réseau, explique Sébastien Windsor, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, APCA. Le Varenne est une opportunité d’accélérer tout le travail déjà engagé, de le compléter et de compiler des données. » Ces diagnostics déboucheront sur des plans d’actions, qui seront lancés en 2022, et dont la méthodologie sera affinée durant l’été. « Un comité de pilotage sera réuni à la rentrée, pour encadrer la réalisation des 13 diagnostics régionaux, précise Olivier Dauger, membre du bureau de l’APCA. Une synthèse sera réalisée en novembre, pour pouvoir accompagner les agriculteurs dès 2022. » Le RMT Clima et la cellule RIT seront mobilisé comme appuis technico-scientifique.

Restitution des travaux en décembre

Enfin des ateliers seront réalisés à l’automne sur trois thématiques : l’irrigation efficiente, la sélection génétique, l’agriculture de résilience sur les quinze prochaines années. L’ensemble des travaux sera restitués en décembre. Une présentation des leviers à boîtes à outils par filière, ainsi que les diagnostics régionaux, est prévue pour janvier 2022. « Ce Varenne est une réelle opportunité, si nous réussissons, d’avoir un avantage compétitif incroyable et assurer le renouvellement des générations également », croit Anne-Claire Vial.

 

*Renforcer la résilience de l’agriculture dans une approche globale en agissant notamment sur les sols, les variétés, les pratiques culturales, les infrastructures agroécologiques et l’efficience de l’eau d’irrigation.