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Varenne agricole de l’eau, « il n’y a pas de temps à perdre », Luc Servant (APCA)

Le | Projets-territoriaux

Dans le cadre du Varenne agricole de l’eau, les chambres d’agriculture ont pour mission de réaliser des diagnostics régionaux de l’impact du changement climatique et des solutions innovantes mises en œuvre sur le terrain. Les résultats sont attendus pour l’automne. Précisions sur le calendrier et le contenu de cet état des lieux avec Luc Servant, vice-président de l’APCA, également en charge de l’un des groupes du travail du Varenne.

Varenne agricole de l’eau, « il n’y a pas de temps à perdre », Luc Servant (APCA)
Varenne agricole de l’eau, « il n’y a pas de temps à perdre », Luc Servant (APCA)

Lancé le 28 mai, le Varenne agricole de l’eau et du changement climatique affiche un calendrier serré. Les travaux devant être restitué entre la fin d’année et janvier 2022, certains d’entre eux ont d’ores et déjà débutés. C’est notamment le cas des diagnostics régionaux déployés par les chambres d’agriculture, dans le cadre du groupe de travail 2 sur la résilience de l’agriculture. « Le ministère voulait avancer vite sur ce sujet, et réaliser un état des lieux sur ce qui se fait déjà, explique Luc Servant, vice-président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, APCA, en charge du groupe de travail 3. Nous avons proposé de nous en charger, en mobilisant nos ressources, car de nombreuses chambres ont déjà réalisé des études prospectives sur l’impact du changement climatique dans leur région ou disposent indicateurs de suivi météo. » La remontée de ces informations terrain est donc à l’œuvre. « Ce diagnostic initial des démarches de territoire sera restitué à l’automne, et permettra de voir ce qui se fait, mais aussi les manques pour permettre à l’agriculture de s’adapter », poursuit Luc Servant. Cet état des lieux servira ensuite de base à des travaux d’animation pour identifier des pistes de solution. « Il n’y a pas de temps à perdre, si nous voulons tester différents outils avant la fin de l’année. Nous voulons que les choses aillent vite », précise le vice-président de l’APCA.

Le conseil également à l’étude

La prise en compte de cette nouvelle donne climatique dans l’évolution du conseil sera aussi analysée, notamment au niveau départemental : il y a-t-il des conseillers dédiés au changement climatique, des formations mises en place, etc ? « L’idée initiale du ministère portait davantage sur les filières, indique Luc Servant. Si ces dernières doivent exister pour assurer la diversification, la transition ne se limite pas à cette dimension, les pratiques culturales agronomiques doivent évoluer, et c’est pour cela que nous avons proposé de réaliser cet état des lieux régional, pour gagner du temps et ne pas partir de zéro. »

Ne pas relancer les débats sur les PTGE

Le président de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime s’occupera également, dans le cadre de son groupe de travail, des projets de territoire de gestion de l’eau, PTGE. « L’idée n’est pas de relancer le débat sur le sujet, mais d’aller vite, en nous appuyant notamment sur le retour de la mission interministérielle, pour aboutir à la mise en œuvre de ces projets, car les attentes sont grandes sur le terrain. »

Les propos de Julien Denormandie et de Bérangère Abba, lors du lancement du Varenne, étaient ambitieux, mais nous nous posons quand même la question de la marge de manœuvre du ministère de l’Agriculture, étant donné que l’eau est une mission du ministère de la Transition écologique. Tout dépendra de l’ambition de ce dernier. Ce Varenne est un signe encourageant mais nous attendons des résultats concrets. Nous le disons depuis un moment : il faut renouer les liens entre les dossiers agricoles et de l’eau.

Eau, les chambres veulent renouer le dialogue avec les citoyens - © D.R.
Eau, les chambres veulent renouer le dialogue avec les citoyens - © D.R.

Luc Servant

Président de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime et vice-président de l’APCA