Abeilles et grandes cultures : indemniser les changements de pratiques

Protéger les abeilles en zones de grandes cultures est possible, mais à condition d’accompagner un collectif d’acteurs (agriculteurs, apiculteurs, collectivités…) et de compenser les charges et dépenses résultant de l’application de nouvelles mesures par l’agriculteur : telles sont les principales conclusions du projet Polinov(1), restituées lors d’un colloque organisé par l’Acta en collaboration avec l’Inra et l’Itsap-Institut de l’abeille, le 29 novembre à Poitiers. Les systèmes de cultures favorables aux abeilles, qui intègrent des aménagements territoriaux et une gestion raisonnée de l’usage des pesticides, induisent en effet une réduction de la marge économique chez l’agriculteur. Un constat confirmé entre autres par l’outil d’analyse multicritères informatisé (DEXi Abeilles) utilisé lors du projet, et qui intègre les trois critères de durabilité (économique, social et environnemental) ainsi que le point de vue de l’agriculteur et de l’apiculteur. (1)Le projet « Polinov - concevoir et évaluer des systèmes de culture innovants conciliant les enjeux de la protection des abeilles et de la durabilité de l’agriculture » (janvier 2010-décembre 2012), porté par l’Acta, a conduit à des expérimentations et enquêtes par de nombreux instituts et organismes de recherche sur la zone atelier Plaine & Val de Sèvre (région Poitou-Charentes). Ce travail devrait être prolongé dans le cadre de différents programmes, dont « Dephy-Abeilles ».