Changement climatique, Arvalis réunit huit OS autour de la modélisation

Avec des aléas climatiques de plus en plus forts et imprévisibles, de nombreux agriculteurs pourraient être tentés de changer d’assolement et de se tourner vers des cultures plus rustiques ou plus rémunératrices. Pourtant, difficile de savoir à l’avance si le pari sera gagnant. C’est pour permettre aux conseillers des coopératives, négoces et chambres d’agriculture d’anticiper la réussite d’un changement d’assolement qu’Arvalis a lancé, début janvier, le projet Acclimate. L’objectif est de tester la cohérence de scénarios d’évolution des assolements, à l’aune des prévisions d’évolution climatique, de l’efficience en eau d’irrigation et de la rentabilité, grâce à la modélisation.

Une dizaine de partenaires dont de nombreux OS

Le projet, à l’échelle de la région Auvergne Rhône-Alpes, réunit Arvalis, les chambres d’agriculture, Terre Inovia, Oxyane, Limagrain, Eurea, Ucal, Natura’Pro, ValSoleil, les établissements Bernard et Cholat. Des groupes de coopératives, de négoces et de chambres d’agriculture départementales ont été créés autour de six fermes de référence, fictives, représentant les différents types d’exploitations de la région ainsi que les différentes conditions pédoclimatiques (1). Chaque groupe imagine une ferme de référence correspondant aux exploitations du secteur, à leur surface moyenne, et la positionne géographiquement afin de bénéficier des prévisions climatiques locales.

Une modélisation qui intègre des indicateurs des résultats économiques des fermes

« Les acteurs agricoles du territoire, chambres et OS, nous donnent des informations techniques sur les territoires ciblés, explique Audrey Tabone, chargée de projets et partenariats pour Arvalis. Une fois les fermes-types définies, la deuxième étape consiste à les présenter à des agriculteurs, qui proposent des scénarios d’évolution des assolements ». Arvalis pourra alors modéliser les données avec Asalée, un outil qui intègre des indicateurs qui influent sur les résultats économiques de l’exploitation, tels que la marge nette, la consommation d’eau, le temps de travail. Le modèle s’appuie sur différents types de pratiques, tel que le non-labour, mais aucune ferme n’est en agriculture biologique. « Lorsque ce modèle sera diffusé, rien n’empêchera d’utiliser d’autres fermes types, dont des fermes AB », précise Audrey Tabone.

Budget : 280 000 euros

Les scénarios finalisés sont attendus pour la fin de l’année. « En 2023, nous ferons un retour sur les résultats obtenus, et nous pourrons apporter des ajustements au modèle, le faire évoluer, en fonction des attentes de nos partenaires », explique la chargée de projets. Les résultats de la modélisation seront diffusés début 2024, et ce dernier sera alors exploitable par les conseillers d’OS ou de chambres d’agriculture. Coût total du projet : 280 000 €, dont 215 000 € ont été pris en charge sur fonds propres par Arvalis. L’institut avait tenté, en vain, de faire financer ce montant par la région. Le reste du budget est couvert par les partenaires.

(1) Cas type n° 1 Allier - SCOP en Sologne Bourbonaise

Cas type n° 2 Puy de Dôme - SCOP + cultures spécialisées (semences) en plaine de Limagne

Cas type n° 3 Loire - SCOP et fourrage sur la plaine du Forez

Cas type n° 4 Ain - SCOP en sols limoneux sur la plaine de l’Ain

Cas type n° 5 Isère/Rhône - SCOP en sols de graviers

Cas type n° 6 Drôme/Ardèche - SCOP + cultures spécialisées (semences, fruits, légumes, PPAM) en vallée du Rhône