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Élevage et alimentation durable : les scientifiques alertent sur les messages réducteurs

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Pour en finir avec les messages simplistes sur l’impact environnemental des filières d'élevage et de la consommation de viande, l'Inra a réuni trois chercheurs, le 9 mars, pour expliquer devant la presse que « non, on ne peut avoir de réponses tranchées à ces questions. » Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint retient deux messages forts : « Il n’existe pas d’agriculture durable sans élevage, mais il existe des problèmes à solutionner. »

Le régime végan consomme plus de surface agricole

Sans élevage, les paysages se fermeront, comme c’est le cas dans les Vosges après l’abandon de cette filière, laissant la place aux forêts dans les zones non cultivables. La fertilisation azotée organique sera perdue, tout comme la biodiversité associée aux prairies. « Un régime végan consomme plus de surface agricole », complète Jean-François Hocquette, directeur de recherche. Dédier plus de parcelles à la culture n’est pas envisageable partout.

Sans oublier que ce sont les ruminants qui valorisent le mieux les co-produits : drèches, tourteaux… Seuls 60 % des composants du blé entrent dans la chaîne alimentaire humaine. Si certains voient une ouverture vers la bio-économie, « l’alimentation est prioritaire », rappelle Jean-Louis Peyraud. Enfin, la filière représente 45 % de la production agricole en Europe et 4 millions d’emplois.

Des progrès à faire sur l’autonomie, bien-être et santé de l’animal

Ce qui n’empêche pas que des efforts sont à réaliser du côté de l’autonomie alimentaire, du bien-être animal, des risques de résistances aux maladies infectieuses. Des systèmes mixant plus de cultures et d’élevage valoriseraient mieux les fumiers.

Bertrand Schmitt, directeur de recherche en économie, rappelle que l’OMS recommande le maintien de la part des surfaces cultivées et des prairies dans les pays industrialisés. L’alimentation durable se définit, dans ces régions, par 15 % de calories en moins, une augmentation de la part des protéines végétale et un recul de celles d’origine animale pour atteindre une proportion égale. Et l’avenir n’est pas encore dans le steak créé avec de la viande artificielle. Trop coûteux, énergivore, consommateur d’eau et à des années lumières du repas gastronomique français, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.