Inquiétudes autour de la régionalisation des aides Pac pour le maintien en bio
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La pérennisation des aides au maintien en agriculture biologique, attribuées depuis 2010 pour accompagner les agriculteurs une fois leur conversion terminée, suscite des inquiétudes. Ce sont désormais les régions qui ont la main sur les attributions des aides européennes. « La répartition des aides pourrait être très différente d’une région à l’autre », s’inquiète Christophe Lecuyer, président de la Commission ‘filières biologiques’ au sein de Coop de France. Ces différences de traitement concerneraient donc notamment les aides au maintien en agriculture bio, qui pourraient être revues à la baisse dans certaines régions. Des négociations sont encore en cours à l’heure actuelle localement à ce sujet. Dans ses arbitrages nationaux concernant l’application de la Pac en France, qu’il a rendu le 27 mai devant le Conseil supérieur d’orientation, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll jugeait pourtant ces aides « indispensables » et prônait leur maintien pour les cinq années suivant la conversion. Par ailleurs, la régionalisation de l’attribution des aides Pac fait craindre une déperdition des moyens accordés à la bio. Contactée par Référence environnement, Anne Haegelin, chargée de mission « développement de la bio et conversion » à la Fnab, rappelle que les mesures de soutien à l’agriculture biologique (conversion et maintien) font partie des éléments du cadrage national de la Pac : « En termes de moyens, ce sont 160 M€ par an en moyenne qui devraient être dédiés à la bio en France, à 75/25 entre le Feader et l’Etat, indique-t-elle. Selon les premiers retours de nos réseaux en région, on ne retrouve pas, à ce jour, cette somme. »