La Bretagne tire un premier bilan de sa filière méthanisation
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Afin d’avoir une première image de la filière en Bretagne, la DREAL a réalisé un bilan techniques des unités de méthanisation de la région. Une première analyse d’une ampleur inédite, dont les résultats devront être complétés par d’autres études, pour dégager des tendances factuelles.
Dans le cadre de l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz naturel, les installations de méthanisation doivent transmettre au préfet de leur région un rapport de fonctionnement. Depuis 2019, une plateforme a été mise en place en Bretagne, par la Dreal, pour faciliter la récupération de ces données. Grâce à ces dernières, un premier bilan du fonctionnement des unités de méthanisation bretonnes, pour l’année 2018, a pu être dressé. Une synthèse de ces résultats a été publiée en mars par la Dreal, en collaboration avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Observatoire de l’environnement en Bretagne et l’Association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement( Aile).
1,4 % des effluents disponibles en Bretagne traités
L’échantillon de l’étude se compose de 61 unités. 52 ont été retenus, les données des autres n’étant pas exploitables. Le groupe compte notamment 41 unités à la ferme et quatre collectifs agricoles. Pour 2018, la ration prévisionnelle totale, soit les intrants alimentant les méthaniseurs, était de 678 000 tonnes, provenant essentiellement d’effluents d’élevage (55,8 %), loin devant les intrants végétaux agricoles (10,8 %). 372 508 tonnes de ces effluents ont été traités par ces unités, soit 1,4 % des effluents disponibles en Bretagne. « La matière mobilisée en 2018 par ces 52 unités de méthanisation représente 7,4 % de la biomasse fermentescible mobilisable pour produire de l’énergie à l’horizon 2030 identifié dans le schéma régional biomasse, soit 9 millions de tonnes », précise le document. Par ailleurs, l’ensemble de ces unités ont valorisé énergétiquement plus de 223 000 tonnes de déchets ne provenant pas directement du secteur agricole, comme par exemple 39 000 tonnes de boues urbaines ou industrielles.
Moins de Cive valorisées que prévu
Les installations concernées ont le droit d’intégrer jusqu’à 15 % du poids de leur ration globale en culture énergétique. En ce qui concerne les intrants végétaux agricoles, le rapport note des décalages entre les rations provisionnelles et réelles. Pour le maïs, dont la surface dédiée à la production pour la méthanisation est d’environ 2 000 ha (0,1 % de la SAU bretonne), la ration réelle est 49 % supérieure à la prévision. Les chiffres sont moins bons pour l’ensilage d’herbe (-61 %) et les Cives (- 38 %). Dans le cas de ces dernières, elles représentent en moyenne 6,7 % du tonnage dans les projets collectifs agricoles, et 4,3 % dans les projets à la ferme.
Des résultats à consolider
Si cette analyse permet d’avoir une première photographie de la filière méthanisation en Bretagne, le rapport précise que les résultats obtenus devront être étayés. Des erreurs de remplissage lors des déclaration en ligne ont été soulevés, aboutissant, par endroits, à des résultats moins précis. « C’est la première fois qu’une analyse de cette ampleur est menée sur le fonctionnement des unités bretonnes. (…) Il est difficile d’interpréter des résultats sur une année. C’est donc dans le temps, que cet exercice réglementaire pourra réellement contribuer à l’amélioration de la connaissance de la filière méthanisation en Bretagne », insiste ainsi le rapport. La poursuite de ces analyse sur plusieurs années pourra permettre, à terme, de dégager des tendances fortes sur cette filière.