La coopérative des maraîchers nantais teste des pratiques innovantes en vigne
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Sur les six hectares de vigne au Patis Malaise au Loroux-Bottereau près de Nantes, la Coopérative des maraichers nantais (CAMN) expérimente des pratiques vertueuses pour l’environnement. Elle a ouvert ses portes à ses adhérents le 13 juillet et invité ses fournisseurs. Au programme : le biocontrôle et les alternatives aux pesticides, la fertilisation, le désherbage, le matériel de pulvérisation, l’enherbement des vignes, la prévision des risques de maladies, les outils météorologiques, ou encore la robotique.
Limite de la dérive : encore des progrès
« Les évolutions réglementaires et la baisse des produits phytosanitaires engendrent de nouvelles pratiques », explique Claude Bizieux, directeur de la CAMN. Parmi les sujets qui reviennent, la qualité de la pulvérisation pour limiter la dérive. « C’est une attente forte du voisinage des vignerons, poursuit Claude Bizieux. Si nous voulons continuer à utiliser des phytosanitaires, nous devons encore nous améliorer en la matière. » Agrydine communiquait sur l’intérêt d’un adjuvant pour augmenter l’efficience du produit lors de l’emploi de buse anti-dérive. D’ailleurs, son produit Sticman devrait être éligible aux Certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) car il réduit de 20 % les doses de fongicides.
Affiner les prévisions climatiques
Pour mieux positionner les traitements, la CAMN a investi cette année dans un outil météorologique et d’aide à la décision nommé Promété. Huit stations sont réparties sur la zone de la CAMN. « Promété utilise des modèles climatiques américains et suisses, et non ceux de Météo France, explique Laurent Plissonneau, commercial vigne à la CAMN. Pour l’heure, les prévisions sont fiables. » Les adhérents peuvent suivre les données sur la page Facebook de la coopérative.
Bob, le robot désherbeur arrive en viticulture
Star du moment, le robot désherbeur Oz, de Naïo Technologies, était également présenté, dans l’attente de sa version vigne « Bob ». Des tests dans le Val de Loire sont prévus à l’automne. Plus robuste, avançant plus vite, Bob sera adapté aux inter-rangs de la vigne, à des sols durs et au paysage de coteaux.
Des trichogrammes pour la vigne
Si les diffuseurs de phéromones sont déjà répandus dans le vignoble contre les tordeuses de la grappe, avec 8 à 10 % des surfaces pour le Rak de BASF dans le muscadet, Bioline, filiale d’InVivo, a annoncé le lancement prochain de Tricholine Vitis pour lutter contre eudemis et cochylis. Il libère des trichogrammes qui s’attaquent aux œufs des ravageurs. Avec 70 % d’efficacité dans les essais sur les deux dernières campagnes.
Le coût par hectare s’élève à environ 150 euros par génération. Le hic : il n’est pas compatible avec l’utilisation du soufre, nocif pour les trichogrammes. Toutefois, contrairement à la confusion sexuelle, aucune taille minimale n’est requise. « Ainsi, la technique peut venir en complément des Rak ou lorsque l’infection est importante », précise Emmanuel Vereecke, commercial régional de BASF. Tricholine Vitis devrait être éligible aux CEPP.