La région Grand Est prépare les céréaliers au label bas-carbone
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Le projet Carbon Think veut certifier des exploitations au regard de leur « performance carbone ». Il vise la création d’une méthodologie et d’un outil numérique. Ils seront testés auprès d’une centaine d’exploitations agricoles du Grand Est.
Une centaine de producteurs de la région Grand Est sauront, cet été, s’ils font partis des candidats sélectionnés par le projet Carbon Think, porté par le pôle d’innovation de la ressource bas carbone du Grand Est, Terrasolis, et Agrosolutions. Démarré fin 2019, pour trois ans, avec un budget d’un million d’euros issu du Programme européen d’investissement (PEI), son objectif est d’accompagner les agriculteurs dans la transition bas carbone. La première phase du programme a permis le financement d’une partie de la construction de la méthodologie du label bas-carbone grandes cultures et de réaliser des diagnostics chez dix agriculteurs.
Tous les agriculteurs sont éligibles
« Nous sélectionnons actuellement une centaine d’exploitants pour poursuivre le projet, explique Edouard Lanckriet, manager sénior innovation et transition bas-carbone chez Agrosolutions. Nous choisissons ceux qui ont le plus de potentiel, notamment pour augmenter la part des couverts végétaux en interculture, intégrer des légumineuses ou conduire des cultures en bas niveaux d’intrants. Mais tous les agriculteurs sont éligibles : nous nous rendons compte que pour estimer le potentiel réel de chacun à produire des crédits carbone, il est nécessaire de réaliser un diagnostic spécifique dans chaque exploitation, portant sur la baisse potentielle des émissions de gaz à effet de serre et du stockage de carbone, pour nous prononcer. » Les producteurs de grandes cultures sélectionnés utiliseront alors la méthode grandes cultures du label bas-carbone.
Une plateforme de vente
Un travail est également réalisé pour identifier les acheteurs de crédits carbone produits. « Nous voulons cibler les structures régionales dans le cadre de projet de territoire, même si toutes les entreprises sont les bienvenues pour acheter des crédits », poursuit Edouard Lanckriet. Le projet a pour objectif de financer la création d’une plateforme de vente de crédits carbone entre les acheteurs et les agriculteurs.
Réflexion sur le règlement européen
Par ailleurs, Carbon Think doit permettre de nourrir la réflexion sur la création d’un cadre européen de transition bas carbone en agriculture, qui est annoncé pour 2023. Une réflexion à laquelle participe l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, l’Inrae, et I4CE. « Nous voyons que la vente de crédits carbone ne saura probablement suffire pour financer la transition bas carbone, reconnaît Edouard Lanckriet. L’agriculteur devra alors être en mesure de recevoir plusieurs sources de financement pour sa transition : crédits carbone, primes de filières et aides PAC le cas échéant. Ce qui suppose de le valider au niveau législatif. »