Label bas-carbone, deux méthodes très attendues sur la méthanisation
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L’Association des agriculteurs méthaniseurs de France affiche ses intentions d’accompagner ses adhérents dans les démarches bas-carbone. La filière doit toutefois attendre le dépôt, puis la validation, de deux premières méthodes dans le cadre du label bas carbone.
L’Association des agriculteurs méthaniseurs de France est dans les starting-blocks, pour enclencher un virage vers le bas carbone. L'assemblée générale du 29 septembre a été l’occasion d’évoquer cette orientation et de rappeler que le carbone est au cœur des externalités positives du secteur. L’AAMF compte bien déployer des méthodes de calcul pour valoriser des crédits carbone via le label bas carbone (LBC), en accompagnant ses adhérents pour démontrer la durabilité de leurs pratiques et réaliser des bilans de gaz à effet de serre.
Deux méthodes déposées sous six mois
Sur ce dernier point, toutefois, la filière reste en attente. Deux premières méthodes LBC sont en cours de construction pour la méthanisation. La première, pilotée par GRDF, sera plutôt adaptée aux moyennes et grandes unités, en particulier dans les cas où une société est montée pour la gestion du méthaniseur. La seconde, sur laquelle travaille l’Idele, sera plutôt fléchée vers les systèmes en autonomie. « Nous sommes sollicités pour la construction les deux méthodes, témoigne Bertrand Duprat, référent carbone à l’AAMF. Nous espérons qu’elles seront déposées dans les six mois. » Un calendrier qui reste trop flou pour envisager une date de validation précise par les autorités.
Application et valorisation du LBC encore en question(s)
Or, le déploiement du label bas carbone dans la filière dépend fortement de ces méthodes. « Tant que le cadre du bilan carbone n’est pas validé par les services de l’État, difficile d’avancer, illustre Bertrand Duprat. Considère-t-on l’effluent d’élevage depuis la ferme, ou depuis son entrée dans la cuve ? Considère-t-on le digestat à sa sortie de la cuve, ou après son épandage ? » À cette heure, l’application du LBC reste difficile à anticiper. « Nous prévoyons de former du personnel dans les réseaux Trame, dont l’AAMF fait partie. Cela ne sera possible qu’une fois que l’on saura le contenu des deux méthodes », précise Bertrand Duprat.
Le temps presse pour les méthaniseurs
Il espère que ces dossiers aboutiront le plus rapidement possible : le principe du LBC étant de labelliser une progression, il sera plus facile à obtenir pour les installations mises en service après la validation du dispositif. Pour celles qui seront déjà en fonctionnement, cela sera plus compliqué. Nombre de projets en cours de conception actuellement pourraient donc rater le coche.
L’AAMF envisage d’ores et déjà de s’investir dans la valorisation des certificats : en faire la promotion, voire mutualiser les crédits de plusieurs unités pour faciliter leur commercialisation.