L’APCA se prépare à monter en puissance sur la partie conseil
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Alors que de nombreux négociants et coopératives devraient opter pour la vente, dans le cadre de la séparation de cette activité avec celle du conseil, les chambres d’agriculture se préparent à accompagner au mieux les agriculteurs dans ce changement de modèle. À commencer par la mise au point du diagnostic des exploitations, duquel découlera le conseil stratégique.
D’ici à la fin de l’année, l’APCA aura formé près de 200 conseillers, près de deux par département, et 75 managers. L’enjeu ? « Être au rendez-vous de l’important challenge qui nous attend sur le volet diagnostic et conseil stratégique, dans le cadre de la mise en place de la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires, explique Philippe Noyau, vice-président de l’APCA. Cette montée en puissance ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions : d’où la nécessité d’expérimenter, pour valider ou affiner les protocoles. Chaque conseiller formé teste avec dix agriculteurs, ce nouvel accompagnement, à commencer par le diagnostic d’exploitation. Un premier bilan de ces essais est prévu pour le mois de février 2021.
Faire simple
« Pour être efficace et pertinent, celui-ci doit être accessible dans sa mise en œuvre. Les premières versions de ce document, bâti par le gouvernement, vont trop loin et sont, de notre point de vue, trop compliquées ! Pour donner envie aux agriculteurs d’y aller, il faut faire simple et collecter des données faciles à rassembler. L’enjeu est aussi d’accompagner au mieux les exploitants vers l’objectif visé : une baisse de l’utilisation des produits phytos. Cela passera par une évolution de la rotation, du matériel, des pratiques culturales… Une transition qui demande du temps. »
Coût du diagnostic ? Aux alentours de 300 €
Quel sera le prix de ce diagnostic ? « Tout dépendra du temps qu’il durera, concède Philippe Noyau. Pour nous, il ne doit pas dépasser une demi-journée. Sachant qu’en moyenne, une journée de formation prodiguée par un conseil de chambre avoisine les 600 €, nous serions autour des 300 €. L’enjeu est d’apporter un réel service, pas de saigner les agriculteurs ! » Tout dépendra donc du contenu des guides de lecture dont la parution est prévue prochainement. L’idée avancée par l’APCA est que les agriculteurs puissent se faire financer, tout ou partie ce dispositif. Comment ? Via un chèque-conseil dont le budget pourrait par exemple être pris sur celui consacré aux fermes 30 000. Passer du conseil collectif au conseil individuel semble plus approprié pour accompagner au mieux chaque exploitation.
Recruter au moins 3000 conseillers
Pour Jérémy Dreyfus, coordinateur des actions liées à la réduction des produits phytosanitaires à l’APCA, « 2021 et 2022 devraient être deux années de mise en place progressive du dispositif. Il faut laisser du temps aux agriculteurs pour s’approprier ce dispositif et en comprendre les réels enjeux. Nous tablons sur 2023 comme réelle année « d’engouement » », confie-t-il. Un calendrier qui laissera le temps à l’APCA de former le nombre important de conseillers nécessaires à l’exercice de ce nouveau conseil. Le nombre de 3000 est souvent évoqué.