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Les fermes Dephy ont dépassé les objectifs du plan Écophyto

Le | Projets-territoriaux

L’ensemble des filières du réseau Dephy ont en moyenne dépassé les objectifs du plan Écophyto, qui fixait une réduction de 25 % des IFT en 2020. C’est le résultat présenté par une étude sur les dix ans du réseau, publiée le 26 avril sur le site Écophytopic.

Les fermes Dephy ont dépassé les objectifs du plan Écophyto
Les fermes Dephy ont dépassé les objectifs du plan Écophyto

La trajectoire de baisse des IFT oscille de -18 % à -38 % selon les cultures et concerne toutes les familles de produits. Tel est le résultat principal de l’étude publiée le 26 avril sur le site Écophytopic concernant les résultats des dix ans des fermes Dephy. Initié en 2010 dans le cadre du plan Écophyto autour de 178 exploitants volontaires, puis élargi à plusieurs reprises, le réseau Dephy Ferme a compté jusqu’à 3000 agriculteurs entre 2016 et 2021. En 2023, il rassemble un peu plus de 2 000 exploitations, réunies au sein de 180 groupes. L’étude porte sur l’évolution des performances d’un échantillon de systèmes de cultures entre leur entrée dans le réseau et la moyenne 2018/2019/2020.

Baisse d’IFT et performance économique

Le document analyse également les performances économiques qui laisse apparaître des résultats positifs sur les charges opérationnelles et de mécanisation, mais également sur les réductions des produits bruts et des marges moyennes pour certaines filières ou productions. L’évolution de ces indicateurs économiques est en moyenne plus positive pour les systèmes en réduction d’IFT que pour les autres. « Le volet environnemental des analyses suggère que les baisses observées d’IFT ne se font pas au détriment des autres performances », ajoutent par ailleurs les auteurs de l’étude.

Focus sur les grandes cultures

En zoomant sur les filières grandes cultures et polyculture élevage, appelées GCPE, les données font état d’une baisse d''IFT de 26 %, passant de 2,6 à 1,9. Les systèmes en grandes cultures du réseau Dephy réduisent leur IFT total de 23 %, dont 33 % pour les fongicides et 16 % sur les insecticides. Les IFT herbicides évoluent plus faiblement avec une réduction de 6 %. « Ce profil d’évolution des IFT souligne la difficulté de gestion des adventices en grandes cultures », indique l’étude. Dans le réseau GCPE, le nombre de systèmes utilisant des matières actives classées CMR baisse de 8,6 %. Les quantités de ces matières actives passent de 507 grammes/ha à 294 grammes par hectares, soit une diminution de 42 %.

Une baisse conjointe de la fertilisation

Du côté économique, les produits bruts moyens diminuent de 9 %, soit -120 euros/ha. Pas de quoi en tirer de conclusion hâtive, toutefois. « Il convient de rester prudent dans l’interprétation de ces résultats, au regard de la période étudiée où les aléas climatiques se sont succédés, et durant laquelle les prix ont évolué, ainsi que les assolements et les rendements », précisent les auteurs. La baisse générale des charges observée de 7 % provient principalement du poste phytosanitaires, mais également engrais. En effet les systèmes étudiés diminuent leur fertilisation de treize unités d’azote par hectare.

Les principaux leviers étudiés

En polyculture-élevage comme en grandes cultures, les principaux leviers employés pour la maîtrise des adventices sont l’allongement des rotations, le faux semis durant l’interculture, le désherbage mécanique et le labour.

Concernant la gestion des maladies, les agriculteurs s’appuient sur la génétique, la diversité des rotations, mais également l’efficience des traitements, l’optimisation des conditions d’application, la réduction des doses et l’utilisation des OAD.

Les leviers évoqués contre les ravageurs sont beaucoup plus restreints. L’un des principaux reste le raisonnement des applications. De nombreux autres leviers sont également signalés comme l’adaptation de la date de semis principalement ou l’usage des bandes enherbées pour accroître la présence d’auxiliaires.