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Méthalae évalue la méthanisation en tant que vecteur d'agro-écologie sur les exploitations

Le | Projets-territoriaux

Lauréat d’un appel à projets Casdar daté de 2014, le projet Méthalaé approche de sa clôture. Un séminaire de restitution était organisé le 25 octobre 2018, en attendant la publication des livrables, d’ici au 31 décembre. L’objectif est d’évaluer les différentes manières dont la méthanisation peut orienter les exploitations agricoles vers des pratiques plus durables. « Constatant que beaucoup de fermes pratiquant la méthanisation avaient dans la foulée développé des pratiques agro-écologiques, différents acteurs (1) se sont unis pour évaluer un éventuel lien de cause à effet », rappelle Céline Laboubée, chargée du projet chez Solagro.

Trois enquêtes sur 46 exploitations

Une série de trois enquêtes a été menée, auprès de 46 exploitations ayant mis en place une unité, avant et après l’installation. Pas moins de neuf retombées potentielles, liées à la méthanisation, ont été étudiée sur chaque ferme (2). Si des synthèses techniques au cas par cas sont en cours de finalisation, plusieurs grands enseignements ont pu être présentés le 25 octobre. « Toutes les exploitations ont amélioré leur bilan de consommation d’énergie nette, synthétise Céline Laboubée. Six sont même devenues des Fermes à énergie positive et sept autres sont pratiquement parvenues à la neutralité. » Les mécanismes en jeu sont divers, au-delà d’une meilleure valorisation des engrais de ferme, constatée dans pratiquement tous les cas.

« La chaleur des installations en cogénération est vectrice d’économie pour le chauffage des bâtiments ou le séchage, illustre Céline Laboubée. Cette dernière pratique permet une meilleure valorisation du fourrage, propice à une réduction d’achat d’aliments concentrés, énergivores à produire. » Le bilan global des émissions nettes de gaz à effet de serre est également amélioré, principalement grâce aux émissions de CO2 évitées par la production d’énergie renouvelable, mais aussi par les pratiques agricoles qui permettent le stockage du carbone dans le sol, comme l’implantation de cultures intermédiaires à vocation énergétique.

Vers un Méthalaé 2

Méthalae a également permis de relever une dégradation de certains postes d’énergies brutes. Ainsi, le digestat, plus volumineux qu’un engrais minéral, demande davantage de carburant lors de l’épandage, tout comme le semis ou la récolte de cultures intermédiaires à vocation énergétique. « Mais ces cultures, au lieu de sols nus, ont d’autres bénéfices : la lutte contre l’érosion, la production de matière organique et rendent probablement le système céréalier globalement plus performant », complète Céline Laboubée. Ces thématiques pourraient être intégrées dans une suite au projet : les partenaires préparent un dossier pour monter un Méthalaé 2.

(1) Solagro, Chambre d’agriculture 49, Trame, Aile, établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA) du Périgord, Cerfrance

(2) Les neuf thématiques :

- amélioration des pratiques de la fertilisation,

- implantation de cultures intermédiaires,

- santé et bien-être des animaux,

- autonomie,

- organisation du temps de travail,

- acquisition de nouvelles compétences,

- pérennité/transmissibilité/diversification/mise aux normes,

- intégration territoriale et acceptabilité,

- efficacité énergétique.