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Occitanum, un « laboratoire vivant » mettant le numérique au service de l’agroécologie

Le | Projets-territoriaux

Faire de l’Occitanie une région leader de l’agriculture et de l’alimentation durables grâce au numérique, c’est l’objectif du projet Occitanum. S’appuyant sur 46 partenaires, l’initiative lauréate du dispositif « Territoires d’innovation », a officiellement été lancée le 6 octobre, après près de deux ans de préparation.

Occitanum, un « laboratoire vivant » mettant le numérique au service de l’agroécologie
Occitanum, un « laboratoire vivant » mettant le numérique au service de l’agroécologie

« L’hypothèse du projet Occitanum est que le numérique et les nouvelles technologies peuvent accélérer la transformation de l’agriculture et la reterritorialisation de l’alimentation », pose Véronique Bellon-Maurel, agronome à l’Inrae, en charge du projet Occitanum, lors de son lancement officiel le 6 octobre. Lauréat de l’appel à projet « Territoires d’innovation » en 2019, il bénéficie d’un financement de 100 millions d’euros. Porté par 46 partenaires et huit organismes fondateurs*, ce projet, qui se déroulera sur huit ans, promeut une nouvelle approche de la recherche, partant du terrain, collective et de démonstration. « C’est une vraie rupture dans la stratégie de recherche », commente Philippe Mauguin, le président de l’Inrae, organisme pilote du projet Occitanum.

Sept open labs pour les filières agricoles

Ce « living lab », dont l’objectif premier est de trouver des solutions à la réduction d’utilisation d’intrants, donne une place centrale à l’usager, en particulier les agriculteurs. Pour être au plus près de leurs attentes, sept « open labs » sont prévus, chacun consacré à une filière agricole : approvisionnement local, apiculture, arboriculture, élevage, grandes cultures, maraîchage et viticulture. « Ces 13 sites pilotes seront des lieux d’échanges pour permettre à l’innovation de diffuser au maximum », explique Véronique Bellon-Maurel. Consommateurs, acteurs de la chaîne alimentaire, entreprises, citoyens seront associés à ces efforts.

« Notre objectif est de faire de l’Occitanie un leader de l’agriculture et l’alimentation de demain grâce au numérique. »

Occitanum, un « laboratoire vivant » mettant le numérique au service de l’agroécologie - © D.R.
Occitanum, un « laboratoire vivant » mettant le numérique au service de l’agroécologie - © D.R.

Véronique Bellon-Maurel

coordinatrice du projet Occitanum

L’ensemble de ces travaux sera complété par une organisation transversale, nommée Core. « Ce sera à la fois un centre de ressource, mais aussi un moyen de capitaliser les données récoltées pour répliquer les expériences fructueuses », précisé Véronique Bellon-Maurel. Dans ce cadre, un observatoire pour analyser les succès et échecs des différents projets et garder une trace des actions menées sera mis en place. Enfin, pour encourager davantage l’émergence de projets innovants, des appels à manifestation d’intérêt devraient être lancés entre la fin de l’année et début 2021, à destination des entreprises AgTech.

Les acteurs du conseil en première ligne

Les organisations agricoles sont fortement mobilisées dans le projet Occitanum. La Chambre d’agriculture régionale est associée à l’animation des sites Open Labs et des ingénieurs seront mobilisés pour accompagner le déploiement des projets innovants. Les coopératives serviront quant à elles à mobiliser des groupes d’agriculteurs qui utiliseront ou coconcevront des projets. L’ensemble de ces réseaux seront par ailleurs essentiels à la diffusion des innovations. « Les agriculteurs utilisant ces nouvelles technologies sont encore minoritaires, mais il y a beaucoup de volontaires, à nous d’aller vers eux ! », lance Denis Carretier, président de la Chambre d’agriculture d’Occitanie.