PSE, 3600 agriculteurs engagés en 2021 dans Apiluz
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Le projet Apiluz est entré dans sa phase opérationnelle ce printemps. Objectif : laisser des bandes de luzerne non fauchées dans les champs pour subvenir aux besoins des pollinisateurs pendant les périodes de disette. L’initiative, soutenue par plusieurs coopératives, la Chambre d’agriculture de la Marne, la région Grand Est ou des entreprises comme Lidl, devrait regrouper près de 3600 agriculteurs en 2021.
Créée en 2012 en Champagne-Ardenne, l’association Symbiose réunit agriculteurs, apiculteurs, chercheurs et financeurs dans la préservation de la biodiversité. Un peu moins de dix ans après son démarrage, les partenaires* se sont lancés dans un nouveau projet : Apiluz. Opérationnelle depuis le printemps 2021, l’initiative veut améliorer les ressources mellifères des pollinisateurs pendant les périodes de disette (juin/juillet, pendant les récoltes), en laissant au centre des parcelles, des bandes de luzerne non fauchées de trois mètres de large. Elle bénéficie du soutien financier de nombreux partenaires, comme La coopération agricole, la Chambre d’agriculture de la Marne, Lidl ou la Fondation du Crédit agricole du Nord-Est.*
« C’est le résultat d’une expérimentation menée durant trois ans dans la commune de Beine-Nauroy dans la Marne, avec la coopérative Luzeal », explique Hervé Lapie, le président de l’association Symbiose, à l’occasion d’un webinaire organisé par Pluriagri, le 22 juin. Le projet vise également l’amélioration de l’état de santé des abeilles grâce à la luzerne et la promotion de pratiques agricoles favorables à la biodiversité.
20 % de fréquentation d’abeilles en plus
L’objectif, affiché par Apiluz, de 1700 kilomètres de bandes de luzerne non fauchées a déjà été dépassé. 1850 km sont actuellement en place, dans neuf départements, soit près de 600 hectares. De quoi faire vivre près de 100 millions d’abeilles. « Nous recueillons près de 90 % d’adhésion chez nos agriculteurs partenaires », se réjouit Hervé Lapie. Environ 10 000 ruches sont concernées dans la Marne. « La pratique est facile à mettre en place et peut être réalisée dès la deuxième année d’implantation », précise-t-il. Les résultats ont permis de constater une hausse de 20 % de la fréquentation par les papillons et les abeilles, ou encore un doublement de la période de floraison. Cela a également généré un accroissement conséquent de la production de miel, de l’ordre de 20 %, et une activité plus forte des abeilles
Une compensation de 80 €/t
3600 agriculteurs devraient être concernés par Apiluz en 2021. Pour compenser la perte de production induite, à raison de deux tonnes par hectare non fauchées, une compensation financière est prévue, à hauteur de 80 €/t, et . « Nous devons réfléchir à créer une véritable force commerciale autour des sujets comme la biodiversité, qui vont monter crescendo, assure Hervé Lapie. L’engagement de financeurs à moyen ou long terme permet de sécuriser les choses pour les agriculteurs. »
*Adasea, Capdéa, Cérèsia, Chambre d’agriculture de la Marne, La coopération agricole, Fondation du Crédit Agricole du Nord-Est, Cristal Union, Desialis, Fédération des apiculteurs de la Marne, Fondation Avril, région Grand Est, Lidl, Luzeal, Réseau biodiversité pour les abeilles, Sun Deshy, Tereos.