Parhy, le projet collectif visant à développer l’ozone contre les insectes de stockage
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Ternoveo, Cérésia, Unéal et Natup portent le projet Parhy, en partenariat avec UniLasalle et LCA Hauts de France. Lancé cet automne et doté d’une enveloppe de 5,23 millions d’euros, il consiste à tester la protection des grains, dans les silos, grâce à l’application d’ozone.
L’ozone est une piste d’avenir pour protéger les récoltes des insectes lors du stockage. Un projet collaboratif visant à l’expérimenter, de manière très concrète, vient d’être lancé dans la Somme. Son nom ? Parhy, pour « projet d’application d’ozone régulé pour l’hygiénisation céréalière ». Quatre structures sont partenaires : Ternoveo, Cérésia, Unéal et Natup. L’expérimentation sera menée sur un site de stockage géré en commun à Moislains, via une société créée dans les années 1980, l’Union régionale Artois-Picardie (Urap). Les autres parties prenantes sont LCA Hauts de France, le concepteur du dispositif, UniLasalle, et le constructeur Stolz.
Vigilance sur le prix du dispositif
« L’enjeu de réduction des insecticides de stockage est important, et pas seulement pour les OS, pose Martial Werkeyn, qui suit le projet pour l’Urap. Les acheteurs sont de plus en plus exigeants sur ce point. » L’ozone a déjà fait ses preuves en matière de stockage, pour la farine. Dans un silo à grains, le concept reste nouveau. L’applicateur d’ozone imaginé par UniLasalle et conçu par Stolz nécessite de pouvoir agiter les grains, et provoquer le mouvement des insectes pour bien les affecter.
« Différents points de vigilance sont identifiés, y compris économiques, glisse Martial Werkeyn. Certaines filières valorisent le « zéro insecticide de stockage », et l’ozone permet de réduire la ventilation et donc de réduire la facture énergétique. Mais l’ozone coûte cher, il faut donc veiller à trouver le bon dosage pour garantir l’efficacité en maîtrisant l’éventuel surcoût par rapport aux pratiques actuelles. »
Un déploiement national envisagé pour 2026
Parhy démarre dès cet automne 2023 avec la construction et l’implantation du démonstrateur sur le site de Moislains. L’idée est de pouvoir faire des tests à blanc dès le printemps prochain, puis sur les récoltes de 2024. La maîtrise technologique de l’application d’ozone doit permettre un déploiement national en 2026 et une ouverture au marché international à l’horizon 2028, selon un communiqué publié le 2 octobre par les partenaires du projet.
Un Parhy à 5,23 millions d’euros
Le budget total de Parhy s’élève à 5,23 millions d’euros, abondés à hauteur de 2,8 M€ par le Programme d’investissement d’avenir et France 2030. « Le reste de l’enveloppe est réparti entre les autres partenaires, UniLasalle assumant une part légèrement plus importante, en tant que concepteur », complète Martial Werkeyn.