PSE Adour-Garonne, « le bilan de 2020 est très satisfaisant »
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Deux ans après le lancement des paiements pour services environnementaux en Adour Garonne, l’Agence de l’eau, Solagro et la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne, ont fait un premier bilan de sa mise en œuvre. Près de 72 000 hectares sont actuellement concernés. 856 PSE ont été signés en 2020.
L’Agence de l’eau Adour-Garonne est la première à avoir attribué, dès 2019, des paiements pour services environnementaux, dans le cadre de l’expérimentation prévue par le plan Biodiversité. Trois ans plus tard, l’Agence de l’eau, la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne et Solagro, qui a construit la méthodologie, ont dressé un premier bilan positif de l’expérimentation, lors d’un point organisé le 30 septembre. 856 PSE ont été signés en 2020, contre 382 en 2019. Ces derniers couvrent 71 900 hectares, soit 18 % de la SAU du territoire. « Le bilan pour 2020 est très satisfaisant », se félicite Aurélien Chayre, chargé de mission agroécologie, pilotant le projet au sein de Solagro. Les PSE de 2020 ont permis notamment de protéger et de valoriser 2500 ha de prairies humides, 4300 km de haies et 59 étangs anciens. 30 collectivités animent actuellement le dispositif.
7583 € en moyenne en 2020
En tout, près de 6,5 M€ ont été distribués aux agriculteurs engagés. Le montant moyen des PSE en 2020 était de 7583 € en 2020, contre 6250 € en 2019. Ces montants sont calculés en fonction du score obtenu par l’exploitation, lors de la réalisation du diagnostic initial, suivant la méthodologie bâtie par Solagro. Celle-ci se base sur trois indicateurs, noté chacun sur 10 points : la longueur des rotations, la présence de couverts et de prairies ; l’extensification des pratiques agricoles via la mesure du niveau d’utilisation des engrais azotés de synthèses sur les prairies, et des produits phytosanitaires sur les cultures ; la présence d’infrastructures agroécologiques. Pour bénéficier d’un PSE, les exploitations doivent obtenir une note égale ou supérieure à 16 sur 20. Chaque point vaut 5 €/ha/an. La surface éligible ne pouvant dépasser les 60 ha, le revenu maximal est de 9000 €/an, pour les exploitations les plus performantes. En 2020, la note moyenne obtenue par les exploitations était de 24,2.
Formation d’auditeurs dans la Chambre
En 2019 et 2020, 141 auditeurs ont été formés et certifiés à la méthodologie du PSE Adour-Garonne. Six d’entre elles sont rattachées à la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne : cinq conseillers spécialisés et un référent. En 2020, sur les 159 audits réalisés, 104 l’ont été par la Chambre. « Près de 1,4 million d’euros ont été versés au titre de la campagne 2020, ce n’est pas rien !, réagit Bernard Lestrade, de la Chambre du Tarn-et-Garonne, référent du dossier PSE. Cela permet de faire reconnaître, chez les agriculteurs, que l’environnement a une valeur. » Une plateforme internet a par ailleurs été mise en place afin de faciliter la mise en œuvre des PSE et d’en limiter les coûts administratifs.
Des évaluations à venir
Pour l’heure, aucune évaluation de ce dispositif, ni de celui au niveau national, n’a été effectué. « Nous allons commencer à travailler, à la fin de l’année, sur le bilan des trois années passées, afin de voir si les pratiques ont évolué sur le terrain, si les scores ont bougé, le poids des PSE dans l’économie des exploitations, etc », indique néanmoins Nathalie Marty, de l’unité agriculture de l’Agence de l’eau Adour Garonne. Une seconde évaluation aura lieu au terme de l’expérimentation, qui doit se clôturer en 2022. Les partenaires espèrent, à travers la présentation de ces résultats, alimenter le débat actuel sur la prochaine Pac, et plus particulièrement sur les éco-régimes.