Au Space, à Rennes, les opérateurs de la méthanisation, ne cachaient par leur inquiétude : ils attendent la publication des tarifs de rachats de l’électricité pour 2016. « Cela bloque la création de nouveaux projets », indique Alexandra Briand, conseillère méthanisation à la Chambre d’agriculture du Finistère. « Sans ces tarifs, les banques n’accordent pas de financements », ajoute Julien Mansuy, chargé d’affaires chez le fabricant d’unité Evalor . Cela met en péril la filière. »

Au-delà de cette attente, la filière connait ses propres évolutions : « l’augmentation des projections à injection directe qui prend le pas sur la cogénération », explique ainsi Alexandra Briand.

Une forte concurrence

Autre sujet évoqué dans les allées : la concurrence, qui reste très forte sur le marché. « En 2015, il y a eu un peu plus de 50 nouvelles installations, avec 20 à 30 constructeurs en France », illustre Julien Mansuy.

Quid de la rentabilité ? Tous assurent que les unités sont rentables si les projets sont bien ficelés au départ. « L’investissement est lourd, mais la rentabilité est meilleure que dans le porc, analyse Julien Mansuy. Le tarif est garanti sur 15 ans, ce qui change de la volatilité actuelle des cours agricoles. » Certains en font désormais une activité au même titre que leur production agricole. « Dans ce contexte de crise, nous avons beaucoup de demandes, reconnait Christophe Delommez, technico-commercial Hauts de France et Grand-Est chez le fabricant Agrikomp . Les agriculteurs veulent trouver d’autres débouchés. Tous les projets que nous avons menés sont rentables. » Agrikomp suit la tendance du marché. « Nous étions les spécialistes de la cogénération. Désormais, nous développons l’injection car cela a le vent en poupe. »