Un rapport recommande la création d’un fonds stratégique pour la filière bois
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Jean-Yves Caullet, député de l’Yonne, a remis le 16 juin son rapport sur l’avenir de la forêt et de la filière bois, afin de préparer le volet du projet de loi d’avenir sur l’agriculture qui lui est consacré. Les orientations doivent permettre de relever les défis de la filière face au changement climatique, à la transition énergétique, aux enjeux de la biodiversité et au déséquilibre de la balance du commerce extérieur. Une des mesures phares est la création d’un fonds stratégique unique doté d’une gouvernance partagée. Ce qui permettrait « de doter la filière d’un organe de pilotage opérationnel complétant utilement le Conseil national supérieur de la forêt et du bois, qui lui est un organe d’orientation », explique Jean-Yves Caullet. 100 millions d’euros Le député estime qu’un montant annuel de l’ordre de 100 millions d’euros pourrait être dégagé afin de financer toute la filière. Il propose quatre modalités : sous forme de subventions, de participations, d’avances et enfin de bonifications d’intérêt d’emprunts pour créer un effet de levier. Dans ce cadre, les chambres d’agriculture ont réagi dans un communiqué du 27 juin, afin de demander de ne pas réaffecter la TATFNB forêt, taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti sur les terrains en nature de forêt, à ce fonds au risque de créer « un effet négatif sur le développement de la filière forêt-bois et la mobilisation de volumes de bois supplémentaires ». Cette taxe que perçoivent les chambres est consacrée au Plan pluriannuel régional de développement forestier, PPRDF, pour l’animation auprès des petits propriétaires forestiers et dans les massifs où le potentiel de volumes supplémentaires de bois est le plus important, explique l’APCA. Entre urgence énergétique et gestion durable Plus généralement, le député estime qu’il faut faire sortir la forêt et le bois du cercle restreint des experts, et permettre à la société toute entière de se saisir des enjeux. La mobilisation des ressources forestières reste difficile du fait du morcellement de la propriété et des conflits entre ses différentes fonctionnalités. « Il y a un risque grandissant aujourd’hui de voir se développer des visions idéalisées de la forêt en fonction d’utilisations segmentées, chacun étant persuadé de détenir la vérité », conclut Jean-Yves Caullet. Il faudra donc trouver un nouvel équilibre entre l’urgence énergétique et la nécessité de gestion à long terme de la forêt.