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Vins bio : la réglementation européenne se met en place

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La nouvelle réglementation européenne sur les vins bio sera applicable au 1er août 2012. « Avoir un cahier des charges identique au niveau européen est un grand pas en avant, un immense progrès », assure Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture, l’APCA. Un compromis qui a pourtant eu du mal à émerger. « Le point d’achoppement majeur : la teneur en soufre qui sert à la conservation des vins, indique Jacques Pior, responsable du bio à l’APCA. Certains pays ne voulaient aucune réglementation, tandis que d’autres souhaitaient abaisser fortement les quantités, avec une position française intermédiaire ». Finalement, la teneur maximale en sulfites est réduite de 50 mg/l pour le vin sec par rapport à des pratiques non bio et de 30 mg/l lorsque la teneur en sucre résiduel est supérieure à 2 g/l. La réglementation sera revue en 2015 Des éléments seront revus en août 2015 comme le traitement chimique à la chaleur actuellement autorisé pour une température maximale de 70°C, ou la possibilité d’avoir recours à l’osmose inverse et aux résines échangeuses d’ions. Autre difficulté : certains additifs œnologiques doivent être d’origine biologique comme les levures, les lies, ou la gélatine. Or, il manque des disponibilités commerciales notamment en colle de poisson, tanins, ou gomme aral. « Espérons qu’avec la mise en application du règlement, le marché de ces additifs bio se développe », indique Valérie Pladeau, de l’association interprofessionnelle des vins bio en Languedoc-Roussillon, AIVB-LR. Les vignerons français sont prêts L’actuelle mention « raisins issus de l’agriculture biologique » disparaîtra pour laisser la place à l’étiquetage « vin biologique » et le logo AB sera facultatif. « La réglementation est rétroactive, c’est-à-dire que des vignerons pourront l’apposer sur des millésimes antérieurs à 2012 s’ils prouvent qu’ils respectaient la législation », ajoute Valérie Pladeau. Quoiqu’il en soit, les exploitants n’auront pas d’autres choix que de se conformer à la réglementation européenne. « Cela fait deux ans que l’on connaît 90 % du cahier des charges de la vinification bio, poursuit Valérie Pladeau. Les vignerons ont eu le temps de s’y préparer : il ne devrait pas y avoir de difficultés ».