60 % de la surface en blé confrontée à de graves pénuries d’eau d’ici à la fin du siècle
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Le réchauffement climatique devrait augmenter la fréquence et l’intensité des épisodes graves de pénurie d’eau, qui affectent négativement les cultures pluviales telles que le blé, estime une équipe de chercheurs internationaux. Leur article, publié dans la revue ScienceAdvances et relayée le 18 novembre par le Centre d’études prospectives du ministère de l’Agriculture, montre que 60 % de la surface mondiale de blé sera confrontée à des « pénuries graves d’eau » d’ici à la fin du siècle, contre 15 % aujourd’hui. Sur plus de cent ans, entre 1911 et 2016, 4,5 % des surfaces de blé en ont déjà souffert.
Lutter contre le réchauffement climatique
Limiter la hausse des températures sous la barre des 1,5 °C ne serait pas suffisant, selon les scientifiques. « La stabilisation du changement climatique conformément à l’Accord de Paris réduirait considérablement les effets négatifs, mais ils doubleraient encore entre 2041 et 2070 par rapport aux conditions actuelles », indiquent-ils.
Les auteurs de l’étude estiment que des politiques de stockage et commerciales sont essentielles pour stabiliser les marchés. De plus, plusieurs méthodes d’adaptation pourraient être envisagées, comme décaler les calendriers de culture pour éviter les périodes à risque. Mais ils insistent sur l’importance de limiter la hausse des températures.
Danger pour la sécurité alimentaire
Les dix principaux exportateurs, dont l’Europe, seraient significativement plus touchés que les autres, avec un défi pour la sécurité alimentaire si ces zones étaient atteintes simultanément. « Les futures évaluations des chocs de production sur la sécurité alimentaire devraient inclure le risque de sécheresses graves, prolongées et quasi simultanées dans les principales régions productrices de blé du monde », insistent les chercheurs.