BEI : 3 Md€ de financements pour l’agriculture et la bioéconomie européennes

3 Md€, sous forme de prêts destinés à l’agriculture, la foresterie et la pêche, et d’autres activités du secteur de la bioéconomie : tel est le montant que la Banque européenne d’investissements (BEI) met à disposition du secteur. Ces prêts sont principalement fléchés vers les jeunes agriculteurs et agricultrices, la parité et les investissements verts et sont accessibles aux PME ainsi qu’aux Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI).

Ils seront échelonnés sur trois ans, à partir du premier semestre 2025, et seront complétés par les contributions des institutions financières participantes : ce sont au total 8,4 Md€ qui sont débloqués en faveur du secteur de la bioéconomie. Ils pourront également être abondés par des fonds et subventions issus du budget des Etats membres.

En parallèle, la BEI lance un programme de travail pour développer de nouvelles formes d’assurance et de nouveaux dispositifs de réduction des risques pour les exploitations agricoles en cas d’évènements climatiques extrêmes.

Le soutien à l’agriculture constitue l’une des huit priorités stratégiques de la feuille de route 2024-2027 de la BEI, et cette initiative constitue une réponse à l’une des recommandations du Dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture dans l’UE.

« L’agriculture est une composante essentielle de la vie européenne et un pan productif de notre économie et de notre sécurité. Ce soutien du Groupe BEI contribuera à assurer un avenir à une nouvelle génération d’agriculteurs et à des entreprises opérant dans la chaîne de valeur de l’industrie agroalimentaire et de la bioéconomie », a déclaré Nadia Calviño, présidente de la BEI, lors des journées européennes de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Agri-Food Days, à Bruxelles, le 10 décembre 2024.

Des prêts pour les jeunes agriculteurs et en faveur de la parité

• Face à la double problématique du renouvellement des générations et de l’attractivité du métier, les jeunes agriculteurs, qui rencontrent le plus de difficultés à accéder aux prêts bancaires, seront favorisés, et pourront se porter plus facilement acquéreurs de terres et d’exploitations : actuellement, les agriculteurs de moins de 40 ans représentent 12 % de la population active du secteur. De même, la parité doit être promue, les femmes ne représentant que 31,6 % de la population active du secteur.
• Les prêts serviront également à stimuler les investissements dans divers domaines, dont la santé des sols, les outils numériques, la gestion de l’eau et la résilience face aux changements climatiques. Ils serviront en outre à renforcer la formation aux pratiques agricoles durables.

Lancement d’un programme d’études conjoint avec la Commission et le secteur de l’assurance pour améliorer l’assurance agricole

• La BEI étudie les moyens d’améliorer l’assurance agricole contre les évènements météorologiques extrêmes désormais plus fréquents, comme les inondations et les sécheresses. Elle collaborera avec la Commission européenne, le secteur de l’assurance et d’autres parties prenantes pour étudier les possibilités de renforcer le soutien apporté au niveau de l’Union européenne aux dispositifs d’assurance actuels.
• En parallèle, de nouvelles mesures paneuropéennes sont à l’étude, visant à accélérer les investissements dans l’adaptation aux changements climatiques, ou à fournir une plus grande couverture des risques de liquidité et de crédit aux entreprises touchées par des catastrophes climatiques.

Les autres axes du plan d’investissement de la BEI

• un programme de prêts d’amorçage-investissement (PAI), pour l’octroi de prêts à court terme, permettant d’obtenir des liquidités entre deux levées de fonds, à des entreprises innovantes de la chaîne de valeur agricole. Sont notamment ciblés les nouvelles technologies, le développement du paiement des services écosystémiques, ou les technologies durables des biocarburants et des biomatériaux ;
• des régimes de garantie qui pourraient s’appuyer sur le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et/ou des ressources nationales au titre des plans stratégiques nationaux (PSN) ;
• un programme de capital-investissement pour soutenir les gestionnaires de fonds européens qui ciblent les technologies et solutions innovantes pour l’avenir de l’alimentation (technologies de l’agroalimentaire), et pour attirer des investisseurs privés dans le secteur ;
• un périmètre élargi pour les prêts directs aux structures de moyenne et grande dimension pour inclure non seulement les coopératives, mais aussi d’autres organisations ou entités agricoles telles que les collectifs d’irrigation ou les organismes chargés de l’entretien des barrages et des digues ou encore des forêts ;
• un soutien accru aux zones rurales, portant sur les infrastructures, telles que les réseaux routiers, ou encore l’éducation, ou la gestion de l’eau à usage agricole.