ACV : la french touch à LCA Food
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Deux ans après, quelles sont les avancées ? L’Europe a lancé en 2014 une expérimentation d’affichage environnemental, via le projet Product Environmental Footprint (PEF). La France a par contre marqué le pas sur son expérimentation sur l’affichage, faute de méthode suffisamment éprouvée. Nombre de projets de recherche restent encore trop souvent monocritères, principalement axés sur les émissions de GES. L’analyse de cycle de vie telle qu’elle est définie par les normes Iso 14040 et 14044 intègre pourtant douze critères d’impacts : eau, biodiversité, eutrophisation, émission de gaz à effet de serre, toxicité… La notion d’analyse des impacts rapportée à l’unité fonctionnelle (par exemple au kg de poids vif ou à la tonne de blé) répartie pour chaque produit par allocation (lait, viande, cuir, graisse ou pain, biscuit,…) progresse lentement au-delà de la porte de la ferme du fait d’un consensus difficile à obtenir sur la question des co-produits et de leurs impacts. La méthodologie Agribalyse reconnue En élevage, l’allocation biophysique axée sur l’énergie, utilisée dans la base de données Agribalyse, a été exposée par Armelle Gac de l’Idele, l’Institut de l’élevage. Elle a suscité un vif intérêt. La méthode se fonde sur le lien entre les besoins alimentaires de l’animal et les différents produits (viandes, lait, cuir…). Dans le domaine végétal, la notion de « coût de construction » introduite par Hayo M.G. Van Der Werf, de l’UMR SAS à l’Inra Agrocampus Ouest à Rennes, a confirmé l’intérêt des allocations biophysiques dans l’ACV. En partant du premier produit de la photosynthèse, le glucose, cette méthode d’allocation considère chaque composante de la plante comme ayant un « coût glucose » différent, c’est-à-dire un coût de construction propre. Autres actualités : la norme ISO 14046 sur l’empreinte eau a été officialisée en août. Présentée par Anne-Marie Boulay du WUCLA (Water Use in LCA), celle-ci cadre le calcul de l’impact selon une méthode consommative et dégradative, en opposition à la notion d’eau virtuelle développée dans les années 1990. Enfin, l’équipe de Imke De Boer, de l’Université de Wageningen, au Pays-Bas a développé un indicateur sur l’efficacité d’utilisation des terres par l’élevage pour produire de la nourriture à destination de la consommation humaine. Baptisé LUE pour « Land Use Efficiency », cet indicateur calcule le ratio entre la production de protéine animale digestible par l’homme et la quantité de protéines végétales fournies par les cultures. L’édition 2016 se tiendra à Dublin.