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AEI : les couverts végétaux montrent leurs atouts dans une perspective post-glyphosate

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Du 21 au 23 février à Angers, l'Association pour une agriculture écologiquement intensive (AEI) organisait ses derniers entretiens avant sa dissolution, annoncée en octobre 2017 par Référence environnement. Pour cette dernière session, la structure a choisi de débattre des couverts végétaux et des cultures associées, notamment dans le cadre de la perspective post-glyphosate. D’une manière plus globale, les intervenants ont réfléchit à la manière de se passer des herbicides. « Les problèmes de résistance les rendent de moins en moins efficaces et se sont les molécules phytosanitaires que l’on retrouve le plus dans l’eau », indique Matthieu Lorin, enseignant chercheur à l’École supérieure d’agriculture, Esa, d’Angers.

70 % de mauvaises herbes en moins

La biodiversité a son rôle à jouer, notamment par l’utilisation de plantes de services, cultivées en même temps que la culture de rente. « L’objectif est d’exercer une compétition sur les adventices », poursuit le chercheur. Les résultats des expérimentations ont montré que la présence de certaines légumineuses, comme la vesce ou le trèfle d’Alexandrie, associées à la culture principale, pouvait réduire de 70 % les quantités de mauvaises herbes d’une parcelle. Avec des bénéfices supplémentaires pour la fertilité des sols.

Les scientifiques ont également testé l’insertion d’une céréale dans du lupin d’hiver, une culture particulièrement vulnérable vis-à-vis des mauvaises herbes. « Nous avons réduit d’un facteur deux à trois la présence des adventices, avec une production céréalière qui peut être commercialisée. » Autre piste : l’introduction de légumineuses pluriannuelles dans les systèmes de cultures.

Prévoir les effets à long terme

« Si nous avons vu que ces pratiques permettent de réduire significativement les mauvaises herbes, on peut se poser la question de l’effet à long terme d’une absence d’efficacité totale, explique Matthieu Lorin. Ce ne sont pas des solutions miracles, mais des pratiques à mettre dans le panel de solutions alternatives à disposition des agriculteurs. »