Agri Sud-Ouest Innovation livre 10 recommandations pour l’innovation AgTech
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Alors que la programme européen Diva, visant à accélérer les solutions numériques innovantes en agriculture et agroalimentaire, se termine, le pôle de compétitivité qui a porté le projet, Agri Sud-Ouest Innovation, formule 10 recommandations pour accompagner l’innovation. De la méthodologie à l’impact environnemental, en passant par les financements et la réglementation, les trois années de projet ont laissé de nombreux enseignements.
Après trois années, 134 projets soutenus et 2,7 millions d’euros distribués, le programme européen Diva s’est clôt le 4 mars. A cette occasion, le porteur du projet Agri Sud-Ouest Innovation dégage des enseignements et des bonnes pratiques pour le développement et le déploiement de solutions agro-numériques. Il formule aussi des recommandations pour la Commission européenne et les entreprises afin d’améliorer les mécanismes de soutien ciblant les PME et les pôles d’innovation.
L’innovation numérique n’est pas forcément ultra high-tech !
Le pôle de compétitivité commence immédiatement par désacraliser l’innovation numérique, en expliquant que celle-ci peut être « frugale » et pas nécessairement « high-tech » : le développement d’outils ou de services numériques utiles aux acteurs ne requiert pas forcément de développement technologique complexe ! Pour preuve, les pièges connectés ou les plateformes collaboratives qui apportent d’importants gains de temps pour les utilisateurs.
Penser « Smart Data » et non pas seulement « Big data et IA »
Sur les données numériques, Agri Sud-Ouest Innovation incite à penser « Smart Data » en expliquant que malgré l’énorme production de données par l’agriculture, il est « encore prématuré » de qualifier le flux de big data agricole. Or cette étape est indispensable à l’entraînement des algorithmes d’apprentissage par intelligence artificielle, pour par exemple la détection précoce d’adventices ou de maladies.
Lever les freins au partage de données et sécuriser les flux de données
Passage obligé, le rapport souligne ensuite le besoin impérieux de lever les freins au partage de données et insiste sur le besoin de sécuriser les flux. Qu’il s’agisse de la gestion et du respect du consentement de l’utilisateur ou même de la souveraineté française et européenne, le pôle incite à maîtriser ses infrastructures et services informatiques de stockage, traitement et analyse de données « sans (trop) dépendre d’acteurs publiques ou privés étrangers ».
Adopter des approches de living lab
En ce qui concerne la méthode d’innovation en elle-même, le pôle de compétitivité plaide pour une approche de living lab, où plusieurs parties prenantes -dont les futurs utilisateurs - sont mobilisés pour contribuer au processus d’émergence puis de validation. Plutôt que le schéma classique d’expérimentation et de démonstration, cette méthode, certes plus complexe, contribue notamment à faciliter l’acceptation des innovations.
Les agriculteurs ne constituent pas la seule cible de la transformation numérique
Toute la filière est concernée par la transformation numérique. Firmes, centres de recherches, instituts techniques mais aussi industriels, courtiers, organismes de certification ou assureurs…le rapport invite à considérer l’ensemble des acteurs possibles, à chaque maillon.
Conjuguer « IT for Green » et « GreenIT »
Sur l’impact environnemental, Agri Sud-Ouest innovation plaide pour la réduction de l’empreinte liée à l’usage des technologies numériques : moindre consommation d’énergie, efficacité dans le traitement de l’information, architecture plus performante,…
Les dispositifs de financement en cascade sont particulièrement efficaces
Côté financement, les dispositifs en cascade sont plébiscités pour les PME. Contrairement aux guichets régionaux ou nationaux, voire européens, les « chèques innovation » évitent les dossiers de candidature conséquents, les temps d’instruction longs et les financements tardifs. En confiant la charge administrative au porteur de projet, les entreprises se trouvent moins contraintes pour innover.
Adapter ce modèle de dispositif de financement en cascade
Ce modèle de financement pourrait aussi être adapté au secteur agricole et à des projets d’ampleur intermédiaire. Des montants de subventions supérieurs pourraient ainsi permettre de soutenir des innovations où les temps de développement sont plus longs et la complexité du vivant plus forte que pour d’autres secteurs industriels.
Autoriser, de manière dérogatoire, la réalisation d’expérimentations
L’aspect réglementaire n’est pas laissé pour compte avec une recommandation de dérogation en ce qui concerne l’autorisation d’expérimentations. Plusieurs projets du programme européen ont ainsi « buté sur des contraintes » ou sur l’absence de cadre européen : autonomie des robots, pulvérisation de produits par drones, …Le pôle de compétitivité préconise de lever ces freins juridiques dans le cadre d’une dérogation expérimentale.
Les pôles d’innovation sont des acteurs clés
Agri Sud-Ouest Innovation réserve sa dernière recommandation pour plaider la cause et surtout l’importance des pôles de compétitivité. Entre monde scientifique et économique, rompus à l’organisation d’événements et capables de mobiliser différentes compétences, ces acteurs de territoires sont présentés comme une interface indispensable pour la compétitivité des entreprises, en France comme en Europe ou ailleurs.