Agriculture et biodiversité, des liens qui évoluent

Les trois projets de recherche « Diva - Action publique, agriculture et biodiversité », menés par l’Institut national de la recherche agronomique depuis 2000, montre parfaitement comment les liens entre l’agriculture et la préservation de la biodiversité ont évolué. « Lors de la première version Diva, nous nous posions la question des moyens pour réduire les nuisances de l’agriculture envers la biodiversité. Ensuite, nous nous sommes penchés sur la manière de concilier agriculture et biodiversité. Maintenant, nous nous interrogeons sur les services rendus par l’agriculture à la biodiversité », a retracé Jacques Baudry, chercheur à l’Inra de Rennes, à l’occasion du colloque national sur la biodiversité le 4 septembre, organisé par les producteurs de Saumur-Champigny. Tous les intervenants se sont accordés sur la complexité à préserver la biodiversité : les aménagements mis en place au niveau agricole ne sont pas toujours des gages de réussite. « Une haie ne va pas favoriser la biodiversité si on met des pesticides dessus, argumente Jacques Baudry. Autre exemple : le concours des prairies fleuries liste des fleurs ayant un intérêt patrimonial où il est complexe d’intégrer l’intérêt agronomique. » La trame verte et bleue a la côte Les intervenants ont prôné la mobilisation de tous les acteurs de la biodiversité sur un territoire, la diversité des paysages, la formation des conseillers et des agriculteurs, la promotion des agricultures à faible niveau d’intrants, le renforcement des labels comme les AOC, ou encore le rapprochement des consommateurs des producteurs. La Trame verte et bleue a également la côte. « Reste que le décret d’application n’est toujours pas sorti et que l’on ne se fait pas trop d’illusion sur les financements qui seront accordés », regrettre le chercheur de l’Inra. Un constat que déplore Philippe Pointereau, directeur du pôle agro-écologie à Solagro : « face à l’enjeu de la biodiversité, on est très loin de mettre les moyens ».