« AgroParisTech, un acteur majeur de l’innovation agricole », Dominique Tristan, AgroParisTech
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Les Journées de l’Innovation Agricole se tiendront le 22 mai à la ferme expérimentale d’AgroParis Tech de Thiverval-Grignon (78). Cet événement ambitionne de mettre en lumière les innovations prometteuses pour l’agriculture de demain, en matière d’élevage, de productions végétales et de bioénergie. Dominique Tristant, directeur de la ferme expérimentale, partage avec Référence Agro les moments forts de cette deuxième édition.
Référence agro : Quelle est la genèse de ces journées de l’innovation agricole ?
Dominique Tristant : C’est la deuxième édition des Journées de l’innovation agricole, également appelées Jinnov, que nous organisons et qui se tiendront le 22 mai. La première édition s’est déroulée en mai 2022. La ferme expérimentale d’AgroParisTech de Thiverval-Grignon (78) est le berceau d’Innovagri. Cependant, en raison du trafic intense dans cette zone périurbaine, l’événement a dû être délocalisé vers le centre de la France. Ces Jinnov témoignent de la volonté d’AgroParis Tech de se positionner comme un acteur majeur de l’innovation agricole et non uniquement comme une structure d’enseignement académique. Cette initiative s’inscrit également dans une stratégie visant à faire évoluer notre modèle pédagogique, en intégrant davantage d’innovations et en impliquant directement les entreprises dans le cursus scolaire. En 2022, l’objectif était de faire connaître notre engagement de longue date dans le soutien à l’innovation, et de permettre aux petites entreprises, disposant de moyens de communication limités, de présenter leurs innovations sur le terrain, dans un salon modeste où les coûts logistiques sont accessibles, notamment pour les start-up. Elles peuvent ainsi atteindre les prescripteurs, les agriculteurs, les journalistes, etc. L’accessibilité pour les jeunes pousses a été un leitmotiv dans la création de cet événement. Nous sommes soutenus par deux partenaires, GRDF et Corteva.
R.A. : Combien d’entreprises seront présentes ?
D.T. : Lors de la première édition, 21 start-up présentant une trentaine d’innovations étaient présentes. Cette année, nous avons franchi le cap des quarante entreprises inscrites, marquant ainsi une montée en puissance significative de l’événement. Julien Denormandie, l’ancien ministre de l’Agriculture, parrainera l’événement et honorera de sa présence l’ouverture du salon en matinée. Par ailleurs, nous avons affirmé notre volonté de structurer notre travail autour de trois pôles : l’élevage, principalement orienté vers les ruminants, les productions végétales, axées sur les grandes cultures, et les bioénergies, incluant le photovoltaïque, la biomasse et la méthanisation. Nous espérons attirer 1000 visiteurs, contre 460 lors de la première édition.
R.A. : Quelles sont les innovations majeures ?
D.T. : Nous souhaitons fournir aux agriculteurs et aux éleveurs un maximum d’informations afin qu’ils puissent prendre les meilleures décisions, le plus rapidement et sereinement possible. Les exploitations agricoles et les cheptels augmentent. Avec l’évolution du climat, les fenêtres d’intervention deviennent de plus en plus restreintes et les choix de gestion revêtent une importance financière majeure. Il est impératif qu’ils puissent prendre des décisions rapidement. L’une des innovations phares est la pulvérisation localisée, qui nous tient particulièrement à cœur en raison de ses enjeux environnementaux, techniques et économiques. Il y aura plusieurs démonstrations. Nous croisons les doigts pour que la météorologie soit favorable ! Les bioénergies, notamment la méthanisation, constituent également un secteur en pleine expansion, avec la hausse des tarifs de rachat du biométhane qui redynamise la filière. Nous disposons d’un méthaniseur sur le site. AgroParis Tech présentera également ses travaux sur la plateforme agronomique Trajectoire et nous décernerons des prix aux lauréats de la promotion du FarminLab.
R.A. : Quelles seront les prochaines étapes ?
D.T. : Nous allons maintenir un rythme bisannuel, car nous voulons garder un axe fort sur la partie innovation et nous ne voulons pas que ce soit les même d’une année sur l’autre. Il faut de la nouveauté ! Cette année, nous avons fait une inscription commune avec les LFDays, qui se tiennent la veille, afin d’optimiser les déplacements des visiteurs. Ce sont deux salons complémentaires : un en salle et l’autre en plein air.