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Alimentation animale, le projet Proleval de Valorex veut mieux valoriser les protéines

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Six ans pour revisiter le contenu des auges dans les élevages, afin d’évoluer vers une ferme France plus autonome en protéines. Le projet Proleval, porté par l’entreprise Valorex, spécialisée dans la cuisson des graines en alimentation animale, a été lancé en 2015. La société indique que les enseignements sont déjà nombreux pour un programme à 17 M€ de budget, à 50 % financé par la Banque publique d’investissement (BPI). Avec ses trois partenaires, les coopératives Terrena et Dijon Céréales et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), Valorex a travaillé différents leviers pour optimiser les potentiels nutritionnels de la féverole, du lupin et du pois dans les rations.

Déjà deux générations de produits abouties

À commencer par les itinéraires techniques de ces cultures : 205 ont été testés, pour 472 variétés expérimentées. Plus de 2500 modalités de traitements technologiques ont été évaluées sur les graines protéagineuses, aboutissant à plus de mille tests effectués sur des ruminants, des porcs et des volailles. De quoi aboutir déjà à deux « générations » de graines cuites : la première génération est commercialisée depuis un an, la seconde le sera courant septembre 2019 suite aux résultats acquis dans un nouvel atelier pilote. Les deux années restantes pour le projet Proleval doivent permettre l’émergence d’une troisième génération faisant appel à des technologies de rupture.

Meilleures caractéristiques nutritionnelles

« Les graines protéagineuses issues de Proleval atteignent des hautes performances en termes de valorisation de l’énergie (jusqu’à +48 %) et de digestibilité des protéines (jusqu’à 36 %) affirme Guillaume Chesneau, responsable scientifique du projet, suite aux travaux menés avec l’Inra. Selon les scenarios envisageables actuellement, malgré des tourteaux de soja peu chers et, par exemple, des cours élevés pour la féverole, nos simulations montrent un équilibre économique compétitif pour l’éleveur, notamment ceux engagés dans des filières. » Valorex a construit un système de contractualisation d’achat des graines dans la durée pour maîtriser la fluctuation du marché des matières premières, et ainsi atténuer les effets sur le prix des aliments.

Vers la création d’une licence « Proleval »

Valorex souhaite diffuser les atouts de ces procédés, par transposition dans différentes zones de productions. « Nous réfléchissons à une forme de licence pour les concepts les plus prometteurs », glisse Guillaume Chesneau. Valorex aurait déjà des contacts en ce sens. « En créant des filières à forte valeur ajoutée, nous nous donnons une meilleure chance d’augmenter rapidement les surfaces et les volumes produits par ces cultures, pois, lupin et féveroles, affirme Guillaume Chesneau. Nous sommes tout à fait raccord avec les ambitions du plan protéines, y compris sur les aspects sociétaux : des produits français, traçables, non OGM, sont en phase avec les attentes du consommateur. » Moins de soja d’importation, des rotations plus longues et diversifiés, sont les autres bénéfices indirects attendus.