Alternatives à la viande, le marché pourrait gagner 40 M€ par an d’ici à 2023
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Le marché des substituts aux protéines animales, notamment à la viande, affiche une belle dynamique. Celle-ci devrait se maintenir, selon une étude de l’institut Xerfi, qui s’est intéressée aux perspectives de ce marché à l’horizon 2023. La hausse des ventes en GMS et l’arrivée de start-up étrangères pourraient fortement reconfigurer le marché.
Dans les paniers, les alternatives aux produits animaux à base de protéines végétales sont de plus en plus présentes. Les ventes de ce secteur ont ainsi progressé de 11 % en 2019 en grandes et moyennes surfaces (GMS), soit un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros. Cette dynamique va-t-elle néanmoins perdurer ? Dans une étude publiée en mai, l’institut Xerfi s’est intéressée aux perspectives de croissance à l’horizon 2023 du marché de l’alimentation végétarienne et végane. Premier constat : le secteur est de plus en plus concurrentiel, les acteurs historiques ayant été rejoints par des grands groupes comme Nestlé, et surtout par des start-up étrangères.
Transformer une niche en marché de masse
Le nombre de consommateurs se déclarant végétarien ou vegan n’a toujours pas dépassé la barre des 5 %. Mais les acteurs du secteur veulent capitaliser sur la montée en puissance des alternatives à la viande pour passer d’une offre de niche à un marché de masse. Ces dernières représentaient, à elles seules, 91 millions d’euros de ventes en GMS en 2019. « Avec les analogues à la viande, le marché des produits alimentaires alternatifs aux protéines animales passerait d’environ 24 millions aujourd’hui à quelque 66 millions de consommateurs potentiels », résume ainsi l’étude. Cette offre devrait, selon le document, prendre peu à peu le pas sur d’autres offres comme les galettes, pour bondir de 8 % par an, « générant près de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires », d’ici à 2023.
Le levier de la restauration hors domicile
Cette dynamique pourrait également être portée par la restauration hors domicile, où prennent pied des start-up étrangères, notamment dans des chaînes de restauration rapide. Or, comme le souligne l’institut Xerfi, « la restauration hors foyer (RHF) est un important circuit prescripteur. Il s’agit par ailleurs d’un circuit où les industriels peuvent tester en avant-première leurs produits, à moindre risque, avant de les commercialiser en GMS ». La marque américaine Beyond Burger a ainsi fait son entrée dans les rayons depuis février dernier. Cette stratégie choisie par les start-up étrangères tranche avec celle adoptée par les acteurs historiques ou les grands groupes français, qui visaient en priorité des consommateurs plutôt avertis et aisés. Au contraire, ces jeunes pousses ont dans leur ligne de mire une population plus populaire, les consommateurs de viande ou ceux étant soumis à des interdits alimentaires. La balance a déjà commencé à basculer. En 5 ans, Sojasun, acteur historique du secteur, est passé de 60 à 7,4 % de parts de marché sur le segment du traiteur végétal en GMS.