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Arvalis et les Chambres s’entendent pour massifier l’utilisation de l’OAD OptiProtect

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Conçu par Arvalis et commercialisé par les chambres d’agriculture, l’OAD OptiProtect ne rencontre pas, à ce jour, le succès escompté. Le 28 février au Salon de l’agriculture, les présidente et président des deux structures annoncent le changement du modèle économique de l’OAD, afin de le rendre plus accessible. Explications.

Anne-Claire Vial et Sébastien Windsor, respectivement présidente d’Arvalis et président de Chambres  - © D.R.
Anne-Claire Vial et Sébastien Windsor, respectivement présidente d’Arvalis et président de Chambres - © D.R.

OptiProtect, OAD dédié à l’optimisation des traitements fongicides sur orge d’hiver, blé tendre et blé dur, a été lancé officiellement il y a quatre ans… et n’a pas connu le déploiement attendu. Développé par Arvalis, il fait l’objet d’un partenariat avec les chambres d’agriculture, qui le proposent en option dans leur logiciel MesParcelles. « Après deux ans, et malgré mon discours très incitatif, j’ai constaté que dans mon département, deux agriculteurs l’utilisaient : le vice-président de la chambre départementale et moi », retrace Sébastien Windsor, président de Chambre d’agriculture France.

Des freins psychologique et économique

Deux freins se sont révélés. « Premièrement, les conseillers avaient des réticences à le recommander, car ils percevaient OptiProtect comme une manière de remplacer leur compétence, indique Sébastien Windsor. Deuxièmement, même ceux qui le mettaient en avant se heurtaient à des agriculteurs hésitants à payer l’OAD en plus de l’abonnement à MesParcelles. » Un travail de pédagogie a été mené auprès des conseillers pour les rassurer sur la complémentarité entre leur savoir-faire, et l’apport d’OptiProtect. Deuxième mesure, annoncée le 28 février au Salon de l’agriculture : l’OAD est désormais accessible pour tous les utilisateurs de MesParcelles, sans augmentation du prix.

Massifier l’usage d’OptiProtect

« Nous remercions Arvalis d’avoir accepté de renoncé à leur gratification, a salué Sébastien Windsor. Un quart des agriculteurs français vont désormais accéder à OptiProtect. » Il affirme, de plus, que si le succès est là, l’outil pourrait être progressivement revalorisé. Pour Anne-Claire Vial, présidente d’Arvalis, c’est un choix naturel : « Nous n’avons pas vocation à faire du profit sur nos OAD. Pour nous, l’enjeu est la massification de cet OAD qui peut permettre jusqu’à 50 % de réduction d’usage des pesticides. »

Arvalis, qui travaille à ce que ses outils soient compatibles avec un maximum d’outils numériques, pourrait reproduire ce modèle avec d’autres plateformes digitales. « Ce qui fait l’intérêt d’un OAD, c’est le nombre de données qui l’alimentent. Donc toute plateforme qui justifie d’une certaine audience peut nous intéresser », glisse Norbert Benamou, DG d’Arvalis.