Bien-être animal : les instituts techniques financent une thèse de sociologie
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Comprendre les controverses sur l’élevage, et notamment l’impact des nouveaux réseaux de diffusion de l’information sur le bien-être animal dans les décisions politiques. De quoi faire un bon sujet de thèse. C’est en tout cas celui qu’a choisi Elsa Delanoue, qui travaille dessus depuis septembre 2014. Pour une durée de trois ans, Elsa Delanoue est financée par l’Institut de l’élevage en ruminants (Idele), l’Itavi sur la filière volaille, l’Ifip pour les porcs. Son travail se déroule au laboratoire CNRS ESO, Espaces et sociétés à l’Université de Rennes 2. Ingénieure agronome de formation, Elsa Delanoue a travaillé pendant deux ans au GIS (groupement d’intérêt scientifique) « Elevage demain », sur les controverses médiatiques touchant les filières animales. « Les associations militantes sont très actives sur le net et diffusent largement l’information, explique Elsa Delanoue. Les citoyens sont incités à se mobiliser. » La doctorante différencie deux types d’associations : celles qui veulent améliorer le bien-être des animaux et celles qui souhaitent interdire l’élevage. « Dans les entretiens réalisés, nous voyons que les militants du deuxième type ont souvent eu des chocs émotionnels dans leur enfance qui sont réactivés à l’adolescence. Par exemple, certains enfants pensaient que les animaux consommés mourraient naturellement, ou d’autres ont vécu des traumatismes en voyant des animaux agoniser lors d’une après-midi de chasse ou de pêche avec leur grand-père. » Le travail va également consister à étudier les pétitions qui circulent en la matière, sur quoi elles portent, qui les signent et à quoi elles aboutissent.