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Biocontrôle : capter le réseau pour dynamiser la recherche

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La sixième édition de la Conférence sur les moyens alternatifs de protection pour une production intégrée (Comappi), organisée du 21 au 23 mars à Lille par l’Association française de protection des plantes, AFPP, a proposé un tour de table des acteurs du biocontrôle.

L’inévitable part d’aléatoire

La recherche a fait l’objet de nombreuses interventions. Dans une tonalité optimiste, mais réaliste. Essayer de reproduire des phénomènes naturels comporte une part d’aléatoire admise par tous. Sébastien Picault, ingénieur de recherche au Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes, CTIFL, est revenu sur une expérimentation menée sur le poireau. L’idée : implanter des espèces favorables aux prédateurs du thrips autour des parcelles pour limiter la présence de ce ravageur. « Ces espèces ont également favorisé la présence des thrips, les dégâts ont été plus importants que sur les témoins », déplore le chercheur.

« Accélérer sur les grandes cultures »

Pour avancer plus vite, malgré les inévitables tâtonnements, le travail en réseau a été largement mis en avant. Claude Maumené, spécialiste fongicide chez Arvalis Institut du végétal, a évoqué le réseau d’expérimentations d’excellence (R2E), lancé en 2015 par l’institut technique et plusieurs coopératives. « Nous réalisons ensemble ce que nous faisions mal chacun de notre côté », affirme-t-il. Parmi les expérimentations de R2E, l’utilisation du soufre pour substituer une partie des fongicides contre la septoriose. Conclusions plus mitigées pour le champignon Pythium oligandrum contre la fusariose. « L’effet année n’a pas été favorable, nous allons continuer », précise Claude Maumené. R2E ne désarme pas, et devrait même « accélérer » sur les grandes cultures.

L’indispensable lien avec le terrain

Le réseau, c’est également la force du dispositif Dephy du plan Écophyto, également évoqué par de nombreux intervenants. Une forme de recherche à l’épreuve directe de la réalité des professionnels. « La diversité des configurations, exploitation par exploitation, agriculteur par agriculteur, nécessite une approche sur mesure », rappelle Nathalie Rivière, animatrice du réseau Fermes pommes prunes dans le Lot-et-Garonne.

Ces travaux in situ englobent par exemple l’aspect “charge de travail”, difficile à modéliser en laboratoire. Or, comme le confirme, Francesca Zavagli (CTIFL), en charge du réseau national Dephy Expé Pomme, « c’est un des curseurs qui évolue le plus entre les solutions conventionnelles et le biocontrôle. »

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