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Biocontrôle : des partenariats nécessaires entre la recherche publique et privée

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«  19 projets de recherche sur le biocontrôle sont menés dans le cadre de l’appel à projets du plan Ecophyto, PSPE2 2014 », a indiqué Thibault Malausa, chercheur à l’Inra et animateur scientifique du consortium public-privé sur le biocontrôle, lors du colloque organisé par l’association des fabricants de produits de biocontrôle, IBMA, le 26 janvier. Pour développer ces solutions alternatives aux pesticides, l’objectif est de rassembler les structures de recherches publiques et privées. C’est le sens du consortium lancé au salon de l’agriculture en 2015. Les actions vont démarrer cette année. Le groupe rassemble désormais 20 entreprises, 15 institutions académiques, sept instituts techniques et quatre pôles de compétitivité. Des laboratoires ont été également mis en place dans ce sens :

  • Bioplantprotect (CNRS, université de Toulouse et De Sangosse) sur l’identification de microorganismes bénéfiques et de composés naturels actifs chez les microorganismes,
  • Estim (Université Agrocampus Ouest, Inra et Arexhor) sur l’évaluation et le positionnement des stimulateurs de défense des plantes (SDP),
  • Le projet Bioprolor phase 2 réunit par ailleurs, autour de la création de biomolécules issues de végétaux, Plant Advanced Technologies, BASF, l’université Lorraine, l’Inra et la Région Lorraine.
Enfin, en 2015, l’institut agronomique a lancé deux projets :
  • Tritpic (ANR)  : relance de l’expertise l’Inra sur les trichogrammes (génomique, phénotypage, microbiome, etc.),
  • Euclid (programme H2020 de l’UE, en partenariar avec la Chine) : protection intégrée en vigne, tomate et légumes (macroorganismes, microorganismes, entomovectoring, lâchers de mâles stériles, intégration et évaluation).
  • Le consortium public/privé accélérateur de recherche « précompétitive »
Les quatre actions principales qui serviront à élaborer la future feuille de route du consortium public/privé de recherche collaborative sont déjà définies.
  • Optimiser et mettre en cohérence les activités de screening et d’exploration de la biodiversité ;
  • Mieux prédire et évaluer l’efficacité des agents de bio-contrôle ;
  • Intégrer ces produits dans les systèmes de culture ;
  • Développer des méthodes d’évaluation pour la règlementation afin que ce volet devienne un point fort pour cette catégorie de produits et qu’ils ne soient plus traités de la même manière que les produits de synthèse.
« Cette recherche collective n’a pas pour ambition de se substituer aux différentes recherches bilatérales que peuvent mener les entreprises et les laboratoires de recherche, précise Thibaut Malausa, Inra. Le consortium doit permettre de lancer des projets où pourront converger les intérêts des entreprises du secteur. C’est le moyen d’ouvrir des pistes de recherche pré-compétitive qui seraient trop risquées pour une seule entreprise. » La synergie entre les entreprises et les instituts techniques pour tenter d’accélérer la mise à disposition de ces solutions dans les exploitations agricoles sera aussi primordiale (tests, positionnement, évaluations d’impacts et d’interaction). Lancé à l’initiative de l’Inra en février 2015, ce consortium devrait réunir une cinquantaine de partenaires (laboratoires de recherche académique, instituts techniques, entreprises, associations, pôles de compétitivité..) avec un budget de 2 à 4 M€ par an. M.N-C.