Biodiversité : l'agro-écologie intégrée aux recommandations de l'IPBES
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C’est la première fois que la reconnaissance internationale de perte de biodiversité a obtenu un consensus entre les 90 pays présents lors de la 6e réunion de l'IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, qui s’est tenue à Medellin en Colombie du 17 au 24 mars. « Toutes les régions du monde ont été dégradées du fait de la pression anthropique, explique Sandra Lavorel, chercheur au CNRS sur les écosystèmes. Tant que le problème de biodiversité ne sera pas inclus dans les politiques publiques, ce processus négatif aura peu de chance de s’inverser ». L’IPBES est un engagement collectif, tout l’enjeu est de le transformer en engagement individuel des pays.
Autre évolution forte, la notion d’écosystème a été complétée par la notion de « contribution de la nature aux peuples », bien plus explicite. L'agro-écologie a été retenue dans le rapport sur la restauration des terres à destination des décideurs. « L’agriculture a été abordée comme source de dégradation de la biodiversité avec les pratiques intensives, comme victime notamment avec la perte de pollinisateurs mais aussi comme une solution pour enrayer le déclin, relève Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. En Europe, la Pac en cours de construction pourrait porter plus de mesures en faveur de la restauration des milieux. » Le manque de données scientifiques sur la biodiversité des sols a aussi été mis en exergue par la communauté scientifique.