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Biodiversité : « les mesures agro-environnementales commencent à donner des résultats », Lauriane Mouysset, CNRS

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Référence environnement : Comment analysez-vous l’implication des agriculteurs dans les démarches de biodiversité ?

Lauriane Mouysset : L’ensemble de la société, y compris le monde agricole, a pris conscience de l’importance de mieux préserver et gérer la biodiversité. Les écosystèmes jouent un rôle majeur dans la production agricole. Ils représentent donc une opportunité économique pour les agriculteurs qui doivent arriver à dégager un revenu. Cette opportunité gagnerait à être prise en compte dans les projets de préservation de la biodiversité.

R.E. : Quel est selon vous le levier le plus efficace pour faire évoluer les pratiques ?

L.M. : La Politique agricole commune reste le principal vecteur d’évolution des pratiques. Certaines mesures agro-environnementales, issues du deuxième pilier de la Pac, intègrent un processus de déclenchement quand un certain nombre d’agriculteurs adhèrent à la démarche sur un territoire. Elles poussent à l’action collective dans les zones qui nécessitent une protection de la biodiversité. L’efficacité des MAE était très controversée au début du dispositif. Mais les améliorations successives apportées depuis une dizaine d’années commencent à donner des résultats, même s’il y a encore du travail.

R.E. : Quel regard portez-vous sur l’utilisation des pesticides ?

L.M. : Dans l’absolu, ce n’est pas l’idéal. Mais l’agriculteur doit dégager une source de revenu. Nous devons en tenir compte. Une agriculture avec une utilisation raisonnée des pesticides et des intrants est déjà un bon point de départ.