Biodiversité, les tendances à la dégradation restent préoccupantes
Le | Recherche-developpement
Dans le cadre de la directive européenne « Habitats, Faune, Flore » de 1992, chaque Etat membre de l’Union européenne doit réaliser tous les six ans un bilan de l’état de sa biodiversité. En ce qui concerne la France, les chiffres pour la période 2013-2018 restent préoccupants, notamment pour les milieux aquatiques. Une publication du CGDD datée de mars 2020 fait le point sur ces tendances.
Atteindre et maintenir un état de conservation favorable pour tous les habitats et les espèces faisant l’objet d’une protection spécifique au sein de l’UE, c’est l’objectif de la directive européenne « Habitats, Faune, Flore » adoptée en 1992. 230 habitats et 2 500 espèces animales et végétales sont ainsi concernés. Pour suivre l’évolution des milieux, des bilans sont réalisés tous les six par tous les Etats membres. Les grandes lignes de celui de la France ont été résumée par le Commissariat général au développement durable, dans une publication de mars 2020.
Slon lui, le bilan français pour la période 2013-2018 « reste proche de celui des deux exercices précédents : seulement un cinquième des évaluations concernant les habitats et un quart de celles portant sur les espèces concluent à un état favorable ». Plus précisément, pour les habitats, trois quart des évaluations concluent à un état de conservation défavorable. Seulement 8 % des situations analysées ont connu une amélioration.
De grandes différences en fonction des régions
De plus, seuls 40 % des cas présentent un état stable, contre 51 % entre 2007 et 2012. Un quart des évaluations conclut par ailleurs à un déclin de l’état de conservation. Soit 32 % des évaluations d’habitats et 23 % de celles des espèces (contre 30 et 15 %, respectivement, pour la période précédente). De fortes disparités géographiques existent néanmoins. La région alpine abrite le plus grand nombre d’habitat et d’espèces le mieux préservés, quand la région atlantique est celle où les habitats sont le plus menacés. La région méditerranéenne, où la moitié des habitats de dégradent, affiche néanmoins l’un des meilleurs niveaux de conservation des espèces.
Cinq catégories d’écosystèmes
Les résultats de ce bilan ont ensuite fait l’objet d’une analyse selon cinq catégories d’écosystèmes : forestiers, prairiaux et landicoles, humides et aquatiques, littoraux, marins. Résultats, les milieux aquatiques et humides comptent parmi les moins bien conservés, avec seulement 15 % d’entre eux dans un état favorable. Si la situation est un peu meilleure pour les prairies et fourrés, ces premières demeurent menacées, notamment par l’urbanisation, la déprise agricole ou l’intensification des pratiques agricoles.
En raison des évolutions de méthodes, la comparaison sur l’ensemble des périodes d’évaluation (2001-2006 ; 2007-2012 ; 2013-2018) est difficile. De nombreuses tendances demeurent néanmoins inconnues : c’est le cas pour environ un quart des espèces et un cinquième des habitats.