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Biodiversité : l'IPBES dresse un état des lieux alarmant

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En Europe et Asie centrale, 42 % des animaux terrestres et des plantes, 71 % des poissons et 60 % des amphibiens ont subi un déclin au cours de la dernière décennie. 27 % des espèces et 66 % des habitats sont dans un état de conservation défavorable. Telles sont les conclusions des 550 experts de 100 pays réunis au sein de l'IPBES, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, sur l’état de la nature et des sols.

Le 23 mars en Colombie, ils ont dévoilé cinq rapports d’évaluation des connaissances sur l’état de la biodiversité et les mesures permettant sa protection. Quatre d’entre eux ont trait à l’évaluation en Amérique, l’Asie-Pacifique, l’Afrique, et l’Europe-Asie centrale (Voir notre interview de Claire Chenu, professeur à AgroParisTech). Un cinquième rapport se concentre sur la dégradation et la restauration des terres aux niveaux régional et mondial.

Les terres agricoles sont touchées

Les espèces et les écosystèmes terrestres ne sont pas épargnés : seuls 16 % des habitats terrestres de l’Union européenne ont un statut de conservation favorable sur la période 2007-2012. En ce qui concerne l’érosion des sols, 25 % des terres agricoles de l’UE sont touchées, ce qui, combiné à une baisse de la matière organique du sol, pourrait compromettre la production alimentaire.

Globalement, les plantes et les espèces animales disparaissent actuellement entre 100 et 1000 fois plus vite que le taux d’extinction naturel ; ce que certains scientifiques appellent le début de la sixième extinction de masse. « La bonne nouvelle, c’est (…) qu’il n’est pas trop tard », a toutefois déclaré Robert Watson, président de l’IPBES. Reste à savoir si la publication de ces données trouvera un écho favorable auprès des politiques.