Biodiversité, une étude caractérise les bénéfices de paysages agricoles diversifiés
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La richesse d’un territoire, en termes de biodiversité, dépend du profil de ses paysages agricoles. C’est l’hypothèse testée par une équipe internationale de chercheurs. Pas moins de trente laboratoires ont participé, sur huit régions d’Europe et du Canada. Soit 1305 parcelles observées dans 435 paysages agricoles d’un kilomètre carré : la taille moyenne des parcelles, la diversité des cultures et la proportion de milieux semi-naturels étant les variables. Près de 2300 espèces ont été suivis, appartenant à sept groupes taxonomiques : oiseaux, papillons, abeilles, syrphes, araignées, carabes et plantes.
Parcelles plus petites : davantage de biodiversité
« L’étude montre, pour la première fois à une telle échelle géographique, qu’augmenter la complexité de la mosaïque des cultures est aussi bénéfique pour la biodiversité qu’augmenter la proportion de milieux semi-naturels », souligne l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), qui a pris part à ces travaux avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dans un communiqué du 2 août. Par exemple, une diminution de la taille moyenne des parcelles de 5 à 2,8 hectares génère une augmentation de la biodiversité comparable à celle observée lorsque la proportion de milieux semi-naturels (haies, bandes enherbées…) augmente de 0,5 à 11 %.
Cumuler diversité de cultures et milieux semi naturels
Sans surprise, c’est le fait d’additionner « cultures diversifiées » et « milieux semi-naturels » qui reste le plus favorable à la biodiversité : « La diversification des cultures est surtout bénéfique dans les paysages agricoles contenant une proportion de milieux semi-naturels supérieure à 11 %. » Pour l’Inra, favoriser la complexité des cultures représente donc un levier d’action « considérable et largement sous-exploité ». Et de suggérer, dans le cadre de la future Politique agricole commune (Pac), des mesures agri-environnementales favorisant une réduction de la taille moyenne des parcelles cultivées et des cultures plus diverses afin de conjuguer le maintien d’une biodiversité élevée et des surfaces de production agricole.
L’étude a été publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences le 29 juillet.