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CGAAER : 1er rapport étudiant l’impact des installations électriques et éoliennes sur les élevages

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Une étude menée pour le CGAAER (« Caractérisation de l’impact sur les activités d’élevage des antennes téléphoniques, installations électriques et éoliennes ») par Thomas Clément, inspecteur général de santé publique vétérinaire, et Dominique Tremblay, inspecteur général, remise au MASA en décembre 2023, est rendue publique le 25 mai 2024.

Dans sa séance plénière du 16 janvier 2024, le CESE a voté une série de mesures pour relancer l’attr - © D.R.
Dans sa séance plénière du 16 janvier 2024, le CESE a voté une série de mesures pour relancer l’attr - © D.R.

L’étude a pour objectif, selon les auteurs, de « caractériser l’impact sur les activités d’élevage des antennes relais, installations électriques et éoliennes, et propose des voies de recherche à mettre en œuvre pour améliorer les connaissances en la matière ».

L’enquête, relayée par les chambres d’agriculture, s’est déroulée du 26 juin au 31 août 2023 et a visé tous les éleveurs de France métropolitaine situés dans un périmètre de 2 km d’un ou plusieurs équipements susmentionnés. Le questionnaire distribué a reçu 2 483 réponses, dont 1 015 complètes.

« Les données chiffrées de cette enquête laissent apparaître qu’un nombre non marginal des exploitations situées à proximité des équipements sujets de l’étude sont impactées par des perturbations inexpliquées. Elle ne permet en revanche pas d’en identifier l’origine, même si l’existence de telles ou telles caractéristiques de ces élevages et de leur environnement semblent plus régulièrement citées que d’autres », écrivent Thomas Clément et Dominique Tremblay.

« Développer le partage des connaissances »

Tout en rappelant la difficulté à établir un lien de cause à effet entre ces installations et les troubles observés chez les animaux d’élevage, les deux auteurs établissent, dans leur conclusion, plusieurs recommandations pour mieux mesurer cette influence :

« En premier lieu, il est nécessaire de réviser les références actuelles en matière d’exposition des animaux aux ondes, notamment électromagnétiques, et de sensibilité à celles-ci. Elles sont en effet souvent anciennes quand elles existent et en tout état de cause insuffisantes.

Il faut ensuite développer le partage des connaissances en la matière : ministères et organismes de recherche travaillent encore trop indépendamment sur ce sujet malgré la mise en place de réunions régulières ou groupes de travail qui se veulent pluridisciplinaires. Des recherches sur les interactions énergie-matière à travers l’étude de la conductivité électrique et magnétique des sols et sous-sols ou des propriétés particulières de l’eau exposée aux rayonnements devraient être encouragées.

Il faut pour cela des financements : alors que des dizaines de millions d’euros sont clairement orientés pour évaluer l’impact des équipements sujets de cette étude sur la faune sauvage, les équipes qui travaillent sur les animaux d’élevage peinent à financer leurs recherches. Parallèlement, il est nécessaire de clarifier qui fait quoi dans le conseil aux éleveurs : l’enquête réalisée montre que nombreux sont ceux inquiets du potentiel impact néfaste d’une antenne relai, d’un équipement électrique ou d’une éolienne sur leur élevage, ou convaincus d’en subir déjà les conséquences. Dans ce dernier cas, il est demandé aux éleveurs de démontrer scientifiquement l’origine des perturbations que leurs animaux subissent alors qu’ils n’en n’ont pas forcément les moyens, y compris financiers, d’autant que la science elle-même s’interroge toujours. »