Climat : Gestion commune des sols et de la fertilisation au colloque Unifa
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Avec l’arrivée des OAD, des drones et de l’imagerie satellite, des progrès considérables ont été réalisés pour optimiser la fertilisation azotée minérale. En plus de limiter les émissions de gaz à effet de serre, la réduction des apports d’engrais minéraux constitue un bénéfice net pour l’agriculteur sur le plan économique.
En revanche, pour Jean-François Soussana, directeur scientifique environnement de l’Inra et membre du Giec (1), l’approche doit être plus globale. « L’enjeu-clé est de raisonner de manière conjointe les stratégies de gestion du sol et de gestion de la fertilisation », souligne le scientifique, à l’issue l’assemblée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) qui s’est tenue le jeudi 23 juin à Paris. « 20 % des émissions françaises pourraient être économisées en mettant en place des mesures qui n’impactent pas les niveaux de rendements, ni ne changent les modes de production », insiste le scientifique.
En stockant 4 g pour 1000 g de CO2, nous serions même capables de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre produits par la planète en un an. L’apport de fertilisation organique est un moyen de fixer du carbone dans le sol, tout en valorisant des déchets ou co-produits issus de l’agriculture. La réglementation européenne va d’ailleurs dans ce sens en incluant à son pack sur l’économie circulaire un volet sur la fertilisation. « Nous devons avancer progressivement, conclut Gilles Poidevin, délégué général de l’Unifa. L’objectif n’est pas de remplacer du jour au lendemain toute la fertilisation minérale par des apports organiques, mais de trouver le bon équilibre. »
(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat