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Climat, le CGAAER plaide pour un conseil individuel aux agriculteurs

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Pour le CGAAER, les politiques publiques négligent quelque peu l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques, privilégiant les actions visant l’atténuation du bilan carbone du secteur. L’un des moyens d’inverser la tendance ? Mettre en place un conseil stratégique dédié, à l’échelle des exploitations.

Crédit : Arvalis-Institut du végétal - © D.R.
Crédit : Arvalis-Institut du végétal - © D.R.

Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, CGAAER, publie le 15 novembre un rapport intitulé « Évaluation du coût du changement climatique pour les filières agricoles et alimentaires ». Les auteurs y reconnaissent ne pas être en mesure de chiffrer les surcoûts liés à l’adaptation du secteurs aux impacts du climat à l’avenir. Ils livrent toutefois une estimation de l’enveloppe nécessaire pour couvrir les risques liés à ces impacts, de l’ordre de trois milliards d’euros par an, « affectant le modèle économique de la ferme France et sa compétitivité ».

L’atténuation aujourd’hui prioritaire sur l’adaptation

La mission mobilisée pour ce rapport aborde toutefois le sujet du changement climatique en agriculture à travers d’autres angles. Elle a ainsi épluché les priorités des politiques publiques actuelles. Et constaté que celles-ci portaient principalement sur le volet atténuation en accompagnant la réduction des émission, et l’augmentation du stockage de carbone. « En revanche, le volet adaptation […] est moins évoqué alors qu’il est pourtant incontournable et interroge directement […] l’agriculteur », indique le CGAAER.

Le CGAAER en phase avec les chambres

Parmi les leviers listés pour rectifier cette lacune, le rapport prône notamment la massification d’un conseil stratégique d’exploitation agricole axé sur le climat. Le CGAAER l’estime nécessaire pour « faire entrer les enjeux climatiques dans les exploitations ». Les auteurs du rapport évoquent des diagnostics carbone abordant à la fois l’atténuation des émissions et la vulnérabilité des fermes, en vu d’un plan d’adaptation, « indispensable pour revalider les itinéraires techniques en procédant aux investissements nécessaires et aux modifications de pratiques ». Une recommandation qui ressemble fort à la proposition défendue par Chambres d’agriculture France depuis la rentrée.

Les deux autres leviers d’action indiqués concernent le système assurantiel et la sécurisation de l’eau « avec des investissements d’équipements nouveaux visant l’irrigation résiliente avec des coûts supplémentaires de fonctionnement », la mission du CGAAER s’étant particulièrement penchée sur les différentes étapes du Varenne de l’eau dans son analyse.