Référence agro

Colloque Farre : l’agriculture doit s’appuyer sur l’innovation

Le | Recherche-developpement

La recherche est aujourd’hui mobilisée pour réorienter l’agriculture vers des modes de production intégrant plus les interactions entre la culture et le milieu. C’est la mise au premier plan de l’agronomie territoire. Et elle ne peut se passer de l’expérience terrain des agriculteurs. ((/public/BoiffinWeb.JPG|SONY DSC|L))__« Pas d’innovation agronomique sans un attelage agriculteur - agronome ». Lors de son allocution au cours du treizième colloque Farre qui s’est tenu à la cité des Sciences à Paris le 19 janvier, Jean Boiffin, directeur de recherche à l’Inra, estime que si une évolution de cette discipline est nécessaire pour accompagner la révolution environnementale agricole, elle ne peut se faire sans l’implication de ceux qui la mette en pratique.__ L’innovation agricole doit alors porter sur tous les paramètres de l’acte de production pour évoluer vers une agronomie territoriale : matériels plus intelligents, variétés culturales ou nouvelles méthodes agronomiques valorisant la biodiversité, les sols, les auxiliaires… ! “'L’agronomie a déjà permis de faire progresser les rendements et la qualité des cultures. Mais il reste encore à faire. Nous ne savons toujours pas comment fonctionne une plante malade par exemple'”, a -t-il expliqué. __Agriculture intégrée en pratique__ Le concept d’agriculture intégrée est justement l’une voie explorée par les chercheurs et les agriculteurs. Benoit Collard, producteur dans la Marne a installé en 2005 sur son exploitation des bandes de 2 à 3 hectares qu’il a conduites en mode intégré. ((/public/CollardWeb.JPG|SONY DSC|R))Depuis 2008 il a converti certains îlots de son exploitation. « Je me suis inspiré des techniques de mes collègues de l’agriculture biologique. Il pratique ainsi le désherbage mécanique, utilise des variétés tolérantes aux maladies, sème tardivement quand il peut mais si, le recours aux produits phytosanitaires est indispensable, il ne se l’interdit pas. Trois ans après, les résultats sont probants pour l’orge, une espèce étouffante et la betterave. En colza, il est encore difficile de se passer des insecticides ? Quant au blé, il accuse quand même une perte de rendement de l’ordre de 7 quintaux par hectare. « Cette technique doit être encore approfondie, nous avons besoin d’études scientifiques entre la plante, le milieu et le système de culture », conclut-il. % %% “'Photos : En haut à gauche : Jean Boiffin, Inra ; à droite Benoit Collard, agriculteur.'” A.D.