Colza, le négoce Charpentier croit au traitement de semences avec du biocontrôle
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Depuis deux ans, le négoce Charpentier propose à ses clients des semences de colza enrobées de solutions de biocontrôle pour sécuriser les rendements. Des réflexions sont en cours pour étendre la pratique à d’autres cultures.
Sur le terrain, le biocontrôle progresse de différentes manières. Implanté à Beauquesne, dans la Somme, département dont 10 % de la SAU est couverte en colza, le négoce Charpentier a choisi, depuis deux ans, de traiter l’intégralité des semences de cette culture, avec du biocontrôle. Plus précisément, une solution contenant une bactérie, le Bacillus amyloliquefaciens. « Cela permet d’avoir une meilleure vigueur de départ, un pivot captant mieux l’eau et les ressources du sol, et de réduire la pression exercée par les bioagresseurs, et notamment l’altise, la grosse menace en colza », explique Nicolas Charpentier, à la tête du négoce éponyme, lors d’une conférence Vert l’avenir organisée au siège de la structure, le 1er décembre. Selon lui, le coût à l’hectare reste le même dans le cas de l’utilisation de cette solution.
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Les semences de colza enrobées avec la solution Intégral Pro.[/caption]
Se préparer aux évolutions réglementaires
Des bénéfices également constatés par Olivier Pécourt, agriculteur client du négoce. « Si on ne donne pas un bon démarrage à la plante, on la traînera jusqu’au bout », pose-t-il. Pour lui, avoir recours aux biosolutions est un moyen de se préparer aux évolutions réglementaires à venir. « Avec la Pac post-2023, il va falloir rouler au vert ! Nous devons apprendre à travailler en incluant ces nouvelles pratiques car bientôt nous n’aurons plus le choix. » Pour aller plus loin, il attend que des traitements de semences similaires soient développés sur d’autres cultures, et notamment la betterave.
Des essais en cours au sein du négoce Charpentier
Justement, le négoce Charpentier mène des essais depuis deux ans, pour tester des traitements de semences sur céréales. « Les premiers résultats ont été probants, nous avons renouvelé ces expérimentations pour un an », précise Nicolas Charpentier. De nouvelles pratiques sur lesquelles les agriculteurs doivent néanmoins être accompagnés, insiste-t-il. « Nos sept conseillers sur le terrain sont notre fer de lance. Malgré la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires, ils peuvent encore conseiller sur l’usage de ces solutions de biocontrôle », indique le négociant.
Une solution bien présente sur le terrain
La solution Intégral Pro à laquelle a recours le négoce est commercialisée par BASF. « 60 % des hectares en semences de colza certifiées sont traitées avec cette solution, indique Nadège Pillonel, ingénieure conseil environnement au sein de la firme. Cela prouve la motivation des distributeurs à s’engager sur ce sujet. » Une extension d’usage aux semences de lin textile a été annoncée en 2020. « Le même produit n’est pas forcément transposable à toutes les cultures », prévient néanmoins l’ingénieure.
Le négoce Charpentier en quelques chiffres
- Chiffre d’affaire : 90 M€
- 250 000 tonnes de céréales
- 14 sites de collecte
- 4300 ha en colza