Coop de France suscite le débat sur le bien-être animal
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Invité comme grand témoin au colloque sur le bien-être animal organisé par Coop de France, le 17 septembre à l’occasion du Space à Rennes, Sébastien Mouret, sociologue à l’Inra de Montpellier, a suscité le débat. Auteur du livre « Elever et tuer des animaux », il a évoqué les conditions de travail difficiles des éleveurs et des salariés de la filière. La souffrance des hommes en débat « La concentration, la claustration, la contention des animaux, ainsi que la réalisation de pratiques fondées sur la violence physique, vont contre le sens moral de la relation au travail », explique-t-il. Il n’hésite pas à parler de grande souffrance des agriculteurs et des employés des abattoirs. « Il y a du plaisir sinon il n’y a pas de métier d’éleveur », a répondu Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. « C’est une vision qui existe, dont il faut prendre conscience même si je ne me reconnais pas dans ces propos », a ajouté Christophe Barrailh, éleveur palmipèdes pour la production de foie gras, président du Cifog et administrateur de la coopérative Euralis. Des terriers pour les lapins Face à cette vision, les intervenants de la table ronde ont mis en avant leurs actions sur le bien-être animal. Pascal Ballé, administrateur chez Terrena, a présenté le travail sur la filière porcine, avec un autodiagnostic d’exploitation via un smartphone qui peut mesurer, par exemple, le taux de poussières dans l’atmosphère. Sur le lapin, la coopérative propose des cages sous formes de terriers, destiné à sécuriser l’animal et recréer des conditions naturelles de vie. Une charte européenne sur le foie gras Le Cifog a participé à la mise en place d’une charte européenne, nommée Euro foie gras, qui reprend les résultats du projet Welfare quality. Démarche volontaire, elle s’articule en sept chapitres et 21 engagements. « Le système est contrôlé par un organisme indépendant », précise Christophe Barrailh. Validée en 2014, plus de 400 éleveurs adhèrent désormais au projet. Reste à savoir si ces initiatives rassureront le citoyen. « Il y a un gros travail de médiation et de communication à réaliser », a reconnu Jean-Yves Ménard, responsable bien-être animal à Coop de France.